Le Sony WH-1000XM3 ! Déjà ! Alors que Bose reste dans l’inertie de son QC35 ii, lui-même copie conforme du premier QC35, Sony donne l’impression de foncer, d’avoir rattrapé son retard et maintenant donner la leçon à la mythique marque Américaine. Le WH-1000XM2 avait déjà tout de la réussite complète. Tout, si ce n’étaient quelques points comme la sonorité encore un peu mal maîtrisé, un confort et une construction encore en-dessous du QC35ii. Moins d’un an après, la troisième itération entend enfoncer le clou. Un modèle à l’enveloppe repensée, promettant de définitivement asseoir la suprématie de Sony. Pari réussi pour le WH-1000XM3 ?
Par honnêteté élémentaire, je laisserai ce test dans la Catégorie [Express], n’ayant eu le modèle entre les mains que pendant 4 jours. Pas de galerie non plus, faute d’appareil photo, ni de test poussé de l’autonomie. Je vous inviterai, pour ce dernier point à vous référer à des sites ayant éprouvé un peu plus le bouzin.
Introduction
Commencée il y a 2 ans avec le MDR-1000X, la série haut de gamme ANC de Sony s’est depuis intégré à la gamme WH, indication pour les casques Bluetooth en général.
Si les MDR-1000X et WH-1000XM2 partageaient à quelques micros-détails le même design, le WH-1000XM3 tranche un petit peu en devenant plus moderne et plus proche des Bose. Point le plus marquant, l’abandon du plastique texturé des coques pour un plastique lisse bien plus standard. Ces mêmes coques deviennent légèrement inclinées en avant, et intègrent des boutons eux aussi repensés.
Construction
La construction, d’apparence plus moderne, est en léger progrès par rapport à la précédente version. Celle-ci, très sérieuse, reste un petit cran en-dessous du Bose, d’aspect un peu plus massif. La coque du Sony, particulièrement sur ce modèle, sonne un peu creuse. Pour le reste, la marque a visiblement bien digérée les problèmes de craquèlements de la version MDR-1000x.
Très bon point pour l’arceau en revanche, d’une approche plus sérieuse, donnant moins l’impression d’être détaché du reste du casque. Il est, en outre, un peu plus rembourré.
Le seul point à véritablement améliorer sur le WH-1000XM3 peut se trouver dans certaines jointures, encore grinçantes, sans doute par sur-utilisation de plastique. Les quelques touches de métal chez Bose (toujours devant côté construction)permettent de palier à ce problème. D’une manière générale, le casque ne donne pas l’impression d’être mieux fini ou plus solide, simplement mieux pensé.
Accessoires
Ce qu’il faut, sans plus. La marque reprend la housse rigide du WH-1000XM2. On retrouve également le même câble Jack, de très bonne facture et bien plus robuste que chez la concurrence.
La marque n’oublie pas le petit câble de recharge type USB-C (un peu trop court) et, chose qui n’est pas toujours le cas chez les autres (hmmm Bose), l’adaptateur pour prise Avion.
Confort
De très bon, le WH-1000XM3 passe à excellent. Premièrement, les coussinets ont été légèrement repensé, le creux est plus large et plus adapté aux grandes oreilles, lui permettant d’être un VRAI Circum, cela pour toutes les morphologies.
Second point, l’arceau retravaillé prend maintenant une forme plus elliptique, plus proche des modèles Bose justement, épousant mieux la forme de la tête et par conséquent permettant une tenue équivalente en serrant moins.
Enfin, dernier point, le casque passe de 275gr à 255gr. Une différence ténue sur le papier mais qui, conjuguée aux points précédents, permet un confort réellement amélioré pour des écoutes longue durée. Encore un poil en-deçà du Bose, mais proche, le serrage étant toujours plus ferme.
Ergonomie/Connectivité
Petite déception, le modèle n’est toujours pas multipoint, ce qui m’apparaissait déjà comme un bon défaut l’année dernière. En gros, toujours pas de possibilité de connecter le casque sur 2 émetteurs à la fois. Non pas pour avoir 2 sources en simultanée, mais pour ne pas avoir à jongler sur les connexions/déconnexions.
Concernant l’ergonomie, le modèle reprend le partiellement réussi mélange boutons/tactile.
Pour ce qui est des boutons, la version M3 est mieux pensée. Ceux-ci dépassent légèrement, devenant bien plus accessibles sans changer de place. On retrouve ainsi le bouton marche/arrêt/appairage et le bouton NC/Ambient pour switcher dans les différents modes d’atténuation : On / Off / Ambient. Rappelons que ce dernier mode permet de retranscrire les sons extérieurs (de manière plus ou moins importante selon le réglage préalable) via le micro.
En revanche le tactile reste le même, et semblable à tous les autres tactiles sur casques : très perfectible. On veut régler le son et l’on passe une piste, on veut changer de piste et on déclenche la pause. Il faut vraiment que les marques passent à autre chose ou améliorent le procédé. La seule fonction efficace vient lorsque l’on recouvre l’écouteur avec la main, cela pour activer à fond l’Ambient. En théorie cela permet d’entendre la personne vous parlant, en pratique cela reste relativement… étrange. Personnellement j’enlève mon casque pour parler avec quelqu’un…
Enfin, on peut saluer l’ajout du port USB-C, ce qui est encore assez rare sur les casques. Cette norme ne permet pas de changer la donne en terme de rapidité de charge, mais reste plus pratique pour le branchement du modèle.
Codecs
Carton plein, comme l’année dernière. Seul l’AptX Low Latency manque toujours à l’appel mais ce codec est toute façon en mort programmée. Le futur AptX Adaptive n’a pas non plus été annoncé dessus. Techniquement, une mise à jour pour intégrer ce codec serait possible. Difficile de compter là-dessus, mais pas totalement impossible.
Reste que le WH-1000XM3 est ce qui se fait de plus complet en la matière, parfait pour les smarpthones Android 8.0 et plus, intégrants dans la majorité des cas tous les Codecs : SBC, AAC, AptX, AptX HD et LDAC. Comme d’habitude, un modèle iOS ne permettra d’exploiter (en plus du SBC obligatoire) que l’AAC, seul codec optionnel des iPhone. Une bonne blague qui risque de durer encore longtemps.
Isolation Passive
Tout en serrant un peu, le WH-1000XM3 fait aussi bien que son aîné. Globalement, c’est un casque en-dessous des modèles comme le HD25 ou le Momentum de Sennheiser, des bons fermés, mais toujours plus efficace que le QC35 de Bose. Surtout, le son fuite beaucoup moins à l’extérieur. Vos voisins vous diront merci (en tous cas ne vous taperont pas) !
Isolation Active
LA Question ! Sony a-t-il fait encore mieux que l’année dernière avec sa fameuse puce QN1 ? La réponse est oui, de manière subtile mais oui. En fait, la différence n’est pas tant sur le registre des basses (le bon ronronnement de réacteur) que sur les médiums, les voix, un registre plus compliqué à traiter. Sur ce points, le Sony devient vraiment efficace et se permet de dépasser Bose qui ne va pas aussi loin. Ce type d’isolation est un peu moins important à mon sens que les gros ronronnements de moteurs, mais toujours bon à prendre et signe que Sony avance très vite, sans doute bien plus vite que Bose.
Encore un tout petit bémol sur le bruit de fond généré par cette isolation, extrêmement léger mais toujours présent. Il y a également quelques cas prenant le casque par défaut, surtout en mode adaptatif. Je ne suis par exemple pas le seul à avoir remarqué un exemple de grésillement lors d’un aboiement de chien, le casque se perdant en voulant s’adapter à absolument toutes les situations. Nous sommes sur du bon gros pinaillage, mais aussi un axe d’amélioration.
Je reste pour ces raisons dans le mode d’isolation standard. Le mode Adaptatif analysant le son et pouvant en retranscrire une partie s’il juge que cela est utile (d’où les quelques problèmes). Typiquement, le casque considérera qu’il faut lâcher un peu la pédale lors de votre jogging en milieu calme, histoire d’entendre les voitures arriver par exemple. Pas une mauvaise idée en soi, mais encore trop aléatoire et pas assez personnalisable pour être vraiment conseillée.
En revanche, le M2 et le M3 ne sont pas des univers séparés en termes d’isolation. le M3 est meilleur, c’est un fait, mais pas au point de justifier un changement de casque.
Fonctions Annexes
Je serai bien plus bref qu’avec le WH-1000XM2, l’appli Sony Connect n’ayant évolué que par petites touches et couplée avec l’appli de lecture Music Center pour les fonctions de réglages sonores.
Pour les grandes lignes et possibilités du WH-1000XM3 à travers ce couple d’applis :
-Calibration de l’ANC via la morphologie du porteur et la pression atmosphérique
-Système de contrôle adaptatif du son
-Egaliseur sonore 5 bandes – fonctionnel mais tout de même limité
-Preset sonores type Surround ( rendu catastrophique) et clearbass (à fuir également)
-Gestion de la lecture de fichiers Hi-Rez à travers le codec LDAC (appli assez pratique)
Il est un peu dommage de ne pas tout avoir intégré à la même appli. Mais une fois bien configuré, plus la peine de revenir dans l’appli Sony Connect alors que Music Center est avant tout un lecteur.
Autonomie
Les chiffres annoncés pour le WH-1000M3 sont les mêmes que pour le WH-1000XM2, à savoir 30hr max avec ANC et 38 heures sans ANC en mode Bluetooth.
Comme je le précise plus haut, je n’ai pas pu tester jusqu’au bout ce point, par manque de temps avec le casque, mais les divers retours que je peux lire sont à peu près semblables à ceux du M2, lequel dépassait même les 40 heures en utilisant le SBC à volume modéré. Car oui, il faut rappeler que le Codec, et surtout la quantité de données qu’il demande, influe de manière sensible sur la consommation. A ce petit jeu, le LDAC, surtout dans son mode 990kbps, est le plus énergivore de tous. Pas étonnant que les marques, Apple en tête, soient frileuses avec les codecs qualitatifs.
On note une nouvelle fonction de recharge rapide via le nouveau port USB-C, permettant 5 heures d’utilisation après 10 minutes de charge. Je suis plutôt arrivé dans les 4 heures (via codec LDAC), mais la performance est déjà à saluer.
Son
Des changements, encore. Parfois en mieux, parfois en discutable.
Déjà basseux, le casque le devient encore plus, et pas forcément dans une optique qualitative. Le WH-1000XM2 montrait quelque part ses limites sur ce point, le WH-1000XM3 ne semble pas vouloir se calmer et relève encore la barre. En résulte une approche intéressante mais qui, d’une part n’est pas au niveau des meilleurs du genre comme le V-Moda Crossfade 2 Wireless (lui mettant une vraie raclée), d’autre part perd en patate. J’ai l’impression qu’à moins de se servir de l’égaliseur, le modèle se traîne sur les pistes exigeantes. Rien de dramatique, mais je reste un peu sur ma fin dans ce registre. Encore une fois Sony veut trop en faire avec un driver qui manifestement ne peut pas suivre.
En revanche, les médiums deviennent meilleurs, plus définis et surtout plus tenues, particulièrement les haut-médiums qui avaient tendance à devenir bordéliques dans les pistes trop compliquées. Le changement est assez probant de ce côté, même s’il n’est pas encore au niveau des bons filaires. On peut suspecter un changement de driver, car la signature sonore est à peu près la même dans ce registre de fréquence, tout en laissant une meilleure impression. Toujours le creux dans les haut-médiums laissant un petit manque de tranchant (voire de voile sonore), mais moins perturbant que sur la version 2.
Bon boulot pour les aigus également… peut être même la meilleure amélioration. On retrouve le pic bien marqué autour des 7-8Khz, amenant un son parfois trop clinquant, voire teinté de chuintement à fort volume. Le problème est partiellement réglé de ce côté, avec une distorsion moins marquée dans les pistes chargées. Le meilleur reste l’extension dans les aigus. Globalement, cette fois-ci, il y a une vie après les 10Khz, une touche de détail et de clarté supplémentaire à la clé. Sans aller vous le conseiller sur du classique, il donne une meilleure impression
Globalement, on peut apprécier la sonorité du WH-1000XM3 plus que celle de son prédécesseur. Techniquement le casque est meilleur, mais pourquoi être parti aussi fort dans les basses ? On peut s’y habituer comme on peut s’habituer à n’importe quel modèle Extra Bass, reste que cela influe sur le reste du spectre en débordant un peu sur les détails et surtout sur l’impression de rapidité du modèle. Une chose à corriger dans le futur WH-X1000M4. Dommage, car techniquement le reste est en progrès. Pas un bond qualitatif, mais un progrès tout de même.
Petit à petit, Sony gratte encore sur le Bose, toujours plus simple, moins ambitieux, mais sans faux pas. Plus passe-partout mais moins excitant, moins viscéral, moins détaillé. Il y a de la marge pour un casque les battants l’un et l’autres, cela se trouve dans les casques Bluetooth, mais pas en Bluetooth + ANC.
J’achète ?
Comme souvent je répondrai par une réponse de Normand : Tout dépend. En pur rapport qualité/prix, autant taper dans le WH-1000XM2. Ce dernier est très proche sur énormément de points, pas si éloigné d’un point de vue sonore et dans la qualité de son isolation, et surtout, peut se trouver à 100 euros de moins, voire autour de 250. Si vous souhaitez une version un peu mieux partout, et êtes prêt à y mettre le prix, le WH-1000M3 rempli parfaitement ce rôle.
Conclusion
Il n’y a pas de surprise : Sony avance, bien plus vite que les autres. Si Bose est encore là, il ne semble plus pouvoir tenir le train effréné qu’impose le géant Japonais, maintenant presque seul dans son univers et, surtout, meilleur que tous les autres sur la réduction active. Quelques points viennent ternir l’expérience (absence de multipoint, son encore perfectible), mais difficile de ne pas voir le WH-1000XM3 comme le roi des casques à isolation active.
Comparatif Bose QC 35 ii / Sony WH-1000Xm3
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