Je vais pas vous le cacher, mon premier essai Meze Empyrean a été une petite claque, tant il correspondait au son que je recherchais. A tête plus reposée, avec la rigueur (enfin on essaye) d’un vrai test, même constat : j’aime BEAUCOUP ce modèle. Mais j’aime aussi garder mon argent, et 3 000 Euros dans un modèle Hifi est au-dessus de mes moyens, voire au-dessus de mes possibles folies. Le milieu de la Hifi haut de gamme étant ce qu’il est, chaque nouveauté devient de plus en plus cher, sans doute pour contenter l’adage « tant qu’il y aura des cons pour payer plus ». Accueillez donc le Meze Elite, nouveau modèle phare du constructeur roumain.
Meze Elite : le même, en pareil
Sur la forme, le Meze Elite ne s’est pas seulement inspiré de la très réussie structure du Empyrean, il la reprend à l’identique. Ainsi, les coques, les branches, et les petits éléments mécaniques sont toujours en aluminium usiné, l’arceau reste en deux fines parties tout en fibre de carbone, et le large repose-tête est toujours en cuir.
Seule différence vraiment marquée : la couleur du produit. Le Meze Elite est plus brut, plus sérieux, plus sobre, le métal est totalement nu. A l’inverse l’Empyrean fait un peu plus folâtre. Plusieurs éditions existent, mais toutes sont un minimum colorées, avec une affinité pour la couleur bronze/cuivre.
La forme de l’arceau et la structure du bandeau permettent toujours de se caler assez proche de la forme du crane. Au lieu de reposer seulement au sommet de la tête, le casque suit légèrement la courbure, et dépasse même sur les côtés. De quoi bien répartir ses 420 g.
Sans surprise, nous avons le droits aux même coussinets que sur l’Empyrean. En forme d’œuf, très épais, ils sont livrés en version alcantara, et en version cuir + alcantara. Il est même possible de troquer toute la sellerie en cuir pour du simili.
Même redite pour les câbles audio. La connectique côté casque, en mini XLR 4 broches, est directement dans deux renfoncements de la coque usinée.
Le Meze Elite est livré dans une mallette en aluminium, un peu plus quali que celle du Empyrean visiblement.
La question du transducteur à 1 000 bouzoufs
Ne faisons pas notre mauvaise tête, la marque ne s’est pas contentée de plonger dans une piscine de pièces depuis 3 ans (oui je lis encore Picsou). Le transducteur, pièce maitresse du produit, est un tout nouveau modèle. Celui-ci est, forcément, toujours développé en collaboration avec Rinaro, une marque ukrainienne qui officiait déjà sur ce genre de transducteurs à l’époque de la mère patrie.
Ce transducteur, le Rinaro Parus, est toujours sur le même principe que celui de son petit frère. Il reste sur une base de transducteur planaire, avec des spécificités très bien amenées.
- Le réseau d’aimant n’est pas en ligne, mais à la fois en cercle (dans la zone faisant face au conduit de l’oreille) et en spirale (pour le reste de le zone).
- Ces deux zones permettent de créer un genre de deux voies, qui permet à la zone avec aimants en cercle d’être plus efficace sur les médiums et les aigus, et à la zone spiralée (plus importante) d’être plus efficace pour les basses, fréquences moins directionnelles.
- La membrane est prise en sandwich entre deux de ces structures aimantées. Elle intègre, comme tout modèle planaire, une bobine plane, qui suit les tracés des aimants
- L’ensemble a une forme d’oeuf, ou plutôt d’oreille, histoire de se caler au plus proche de la morphologie.
Cette base est commune au Meze Elite et au Meze Empyrean. Mais, le constructeur et Rinaro ont totalement revu la membrane en elle-même. Celle-ci est beaucoup plus légère (0,11 g contre 0,16), ellle offre d’autant moins de résistance mécanique. Mais surtout, c’est un nouveau matériau qui est utilisé, décrit comme un polymère au propriétés mécaniques encore mieux adaptées pour un tel usage. L’un de ses avantages viendrait visiblement de son utilisation sur le contour de la membrane, en tant que suspension donc. Visiblement, le casque gagne en équilibre et en technicité.
Take my argent ou pas ?
Assez pour Justifier les 4 000 euros du modèle, face au 3 000 euros déjà très salés du Empyrean ? Possible, si l’on en croit le premier retour de Headfonia. Mais difficile de penser que la marque ne profite pas un peu de cette entente entre constructeurs dans le très haut de gamme. A une époque, les flagship casqués n’excédaient pratiquement pas les 1 000 Euros. A l’heure actuelle, la barre de ce genre de produit est plutôt à 4 000 justement. Pourquoi ne pas aller encore plus loin tant que nous y sommes…
Cela n’empêche pas le Meze Elite d’être diablement intéressant. Entre ça et le Dan Clark Stealth, être riche ne m’a jamais autant attiré. Foutu loyer à payer…