Combiner le meilleur du casque et des enceintes, un vieux rêve impossible que beaucoup ont tenté. Jecklin Float, Stax et son Sigma, Akg et son K1000, et bien d’autres que nous verrons un jour ou l’autre. Mais que le très sérieux Sony se soit essayé à l’exercice, cela fin 2007, avait de quoi surprendre en son temps. Le Sony PFR-V1, son petit nom, reste une énigme car personne ne comprend encore les motivations de la marque. Epoque plus créative peut-être, marquée par des concepts comme l’enceinte roulante Rolly.
Sony PFR-V1 : Personnal Field Speaker
Sorti entre anonymat et quelques news de sites intrigués, le modèle décrit comme Personnal Field Speaker (qu’on peut traduire par haut-parleur personnel) n’a pas vraiment rencontré son public. A vrai dire, peu de personnes semblaient convaincues du concept à l’époque. Mais quel était-il ? Une redite du Jecklin Float et ses haut-parleurs-éloignés ? Les drivers à forte amplitude du K1000 de AKG ? Ni l’un ni l’autre.
Pour commencer, le Sony PFR-V1 n’est, vu de l’extérieur, qu’un simple arceau piqué à un modèle hifi. Il n’en fallait pas plus pour intégrer l’unique point de rupture du casque : son système d’écouteurs. Pas de surprise à première vue : ceux-ci sont assez éloignés et inclinés pour donner une impression d’espace sonore. C’est tout ? pas tout à fait.
Premièrement les drivers en eux-mêmes sont extrêmement petits, d’un diamètre de 21mm quand les casques standard sont plutôt à 40mm ou 50mm. En outre, un bon rendu des basses à l’air libre va demander de déplacer une grosse quantité d’air. On peut régler cela à la manière d’un caisson de basse, en augmentant le diamètre de la membrane ce qui augmente aussi l’énergie demandée par la casque. On peut également augmenter son amplitude, avec le risque de faire exploser la distorsion. Sony ne fera ni l’un ni l’autre, proposant la solution hybride d’un tube creux en métal. Celui-ci, visible sur les photos, servira de support physique aux basses, permettant un rendu à peu près correct. On pouvait lui adjoindre un petit support en mousse, permettant d’accentuer un peu le rendu « chaud ». Par peur de manquer, la marque livrait également en standard un petit module amplificateur de basses… la peur (légitime) de manquer.
Pour faire simple, le tube creux s’accrochait à l’entrée de l’oreille, étant alors entre l’écouteur standard et la conduction osseuse. Le driver de 21mm tentait de faire le reste avec les médiums et les aigus, pour lesquels le diamètre très faible ne posait à priori pas de problèmes.
Un grand oublié
A priori, car cette sorte d’étrange modèle créatif n’avait rien du produit universel. Il était même, à l’image de ce rare type de casque, tout en compromis.
Assez intéressant sur le principe, pas foncièrement raté sur son approche « d’enceintes de tête », il fallait malgré tout une grosse dose de tolérance pour cet objet un peu trop léger en basses, pas nomade du tout (aucune isolation) et tapant ses 500$ à la sortie.
Il y a, comme pour les tous les casques ovni, un certain intérêt à redécouvrir ce type de modèles. Le Sony PFR-V1 n’est pas la plus scandaleuse des tentatives pour rapprocher le casque et l’enceintes, et son manque de popularité en fait un casque très abordable en occasion, trouvable à moins de 150 Euros quand un modèle apparaît.