Une chose est sûre : malgré son apparente vétusté, le marché du casque/intra Hifi expérimente à peu près tout depuis quelques années, et c’est ça qu’on demande (qu’on arrête de délirer sur les prix du haut de gamme également) !! Dynamique, orthodynamique, électrostatique, armature symétrique, hybride dynamique, hybride électret, piézoélectrique, AMT, etc… Il n’y a pas encore autant de type que pour les enceintes, mais pas loin. Pourtant, nous n’avions pas encore à ma connaissance de modèle utilisant un driver à Ruban.
Cette technologie, assez répandue dans les bons tweeters ainsi que dans les microphones haut de gamme, va ainsi équiper le RAAL SR1a, ou RAAL Requisite SR1a. Le Requisite du nom deviendrait semble-t-il la sous-marque dédiée à ce casque du constructeur Serbe RAAL.
RAAL SR1a : des airs de Akg K1000
Sous ses airs plus modernes, le casque fait quelque peu penser au vénérable Akg K1000, de par son design à l’approche de squelette, ses coques rectangulaire et son absence de coussinets, délaissées pour un système de mousses de calages près des tempes.
Dans la même approche, RAAL nous a concocté un modèle à cheval entre une gueule façon artisanale (son bandeau en particulier) et l’utilisation de matériaux modernes comme la fibre de carbone pour ses coques. Le modèle a quelque chose, impossible de ne pas le reconnaître. Entre ses coques, son arceau acier et matière pelucheuse, ses grilles en aluminium et son approche ultra fine.
Côté driver donc, la marque met avant sa technologie
Earfield™ , qui est visiblement une déclinaison d’un driver à ruban en Aluminium pour un casque audio. Le principal souci est d’adapter les problématique d’un tel driver à ce type de produit. Premièrement, les drivers utilisés pour les tweeters ne sont pas faits pour les médiums, ou les fréquences en deçà de 2,5Khz en général, deuxièmement ses caractéristiques sont très particulières.
Un driver à ruban est composé d’une sorte d’accordéon (une image pour donner la forme) très fin en métal, souvent en aluminium ce qui est le cas ici, coincé dans un champ magnétique (généralement aimants de part et d’autre). Ce type de driver est extrêmement réactif car très léger, mais peut se révéler fragile si mal conçu, et la très faible impédance (souvent 2 ou 3 Ohms) de ces drivers fait qu’il ne peut pas marcher sur une installation/ sortie audio traditionnelle.
Ainsi, la marque donne avec le modèle un amplificateur/adaptateur dédié, lequel va, pour faire synthétique, jouer le rôle de transformateur abaisseur de tension pour augmenter l’intensité du signal. Sur le papier cela reste intéressant, à condition d’avoir parfaitement designé le produit (l’augmentation d’intensité pouvant largement jouer sur le parasitage du signal). Bien sûr, le produit n’est qu’un adaptateur, il demandera l’utilisation d’un amplificateur en amont (entrées bornier). La technologie étant ce qu’elle est… un minimum de 100W sera demandée, soit un modèle déjà très costaud (cela ne veut absolument pas dire que le casque en lui-même demande 100W). Nous sommes là dans une approche qui rappelle énormément le H2+ de la marque Taket (aka le casque le plus moche de tous les temps), le Ergo AMT, et un peu le Akg K1000.
Ce driver en question devrait plutôt se rapprocher de ce qui est fait sur les microphones à ruban, eux aussi ayant une extension impressionnante dans les aigus (bien au-delà des microphones dynamiques) tout en ne s’écroulant pas dans les plus basses fréquences.
La marque assure que son Raal SR1a donnera un espace sonore proche d’une expérience d’écoute à travers des enceintes, ainsi qu’un niveau de détails et de précision au-delà de ce qui existe dans le monde des casques. Une promesse ma foi très classique pour une nouvelle marque Hifi.
Pour les petits détails
- Le casque pèsera 425gr
- Réponse en fréquence annoncée : 30Hz-30KHz
- livré avec une boite étanche Pelican
Le modèle est déjà disponible pour un tarif de 3499$ (garantie 5 ans), ce qui reste très cher mais dans la norme de ce qui est maintenant un très haut de gamme. Meilleur que tous les autres ? Et pourquoi pas.