Introduction
Beats c’est un peu celui par qui tout a commencé. Non pas le bon son, ni même l’isolation active, mais bien le débridage du marché du casque vis à vis du grand public. Avant 2008, payer plus de 50 euros pour un casque faisait de vous un fou, un geek dans son sens le plus cruel. Après, on ne sait par quel génie marketing, un casque plus que moyen fut loué comme au-dessus des autres par la grande majorité des influenceurs. Assez pour le voir partout, assez pour qu’il transforme le marché, le fasse littéralement exploser, justifier les 100, 200, 300 euros d’autres modèles sans que cela paraisse si extravagant. Ouvertes les vannes ! C’est cela Beats. Leurs casques connaissent leur cible, sont souvent moyens, parfois bons, jamais au niveau des meilleurs, mais ils sont un morceau d’histoire, il y a un avant et un après, qu’on soit audiophile ou non.
Le Beats Studio 3 Wireless est issue de la troisième version du Studio, quatrième modèle en tout, le premier développé sous l’ère Apple. A l’époque du premier, la marque était un peu à la traîne sur le son, voire même sur l’isolation active, mais il y avait peu de concurrents. On se doute que les améliorations sont là, la main gigantesque d’Apple pour l’épauler, mais est-ce suffisant pour en faire un bon casque ?
Construction
Du plastique, presque que du plastique. Ce n’est pas un drame, la plupart des modèles, même haut de gamme, en sont presque exclusivement dotés. Le Beats studio 3 wireless fait très peu de progrès par rapport au modèle précédent, sans doute pour exploiter une partie des composants/moules. On navigue entre un certain sérieux et une approche, malheureusement, un peu légère, pas assez dense, laissant toujours l’impression d’un jouet, là où le Sony 1000x s’est d’un coup élevé sur les modèle suivants, et où le Bose est depuis quelque temps irréprochable. On sent que l’évolution par rapport à la version 2 est trop faible, presque dépassée pour du haut de gamme.
Mais il faut le dire, l’ensemble fait un peu plus bas de gamme qu’il n’est réellement une fois dans les mains. L’assemblage est sérieux et on note quelques améliorations dont les coussinets retravaillés, la structure toujours pliable pour un minimum de place.
Est-ce pour autant un modèle du genre ? Non, car dans la gamme des 350 il n’y a plus que des concurrents sérieux. Pour ne citer que les têtes d’affiches : Sony, Bose ou Bower & Wilkins. Et eux ne font aucune erreur. Tout est massif et sans aucun reproche. A la limite, le Sony WH-1000Xm3 est le plus léger, mais celui-ci reste un cran au-dessus.
Accessoires
La marque n’a jamais été avare en la matière. Là, nous sommes dans quelque chose de très épuré, allant au strict minimum.
- Housse de transport rigide
- Câble Jack télécommande/micro
- Câble de recharge Usb-b. Dommage encore une fois de ne pas avoir modernisé l’ensemble en usb-C.
A noter, puisque je ne sais pas où mettre le point suivant : la marque propose pas moins de 6 coloris de base pour le modèle, auxquels on peut ajouter de nombreuses éditions limitées souvent le fruit de collaborations avec sportifs ou artistes. Ce point me semble assez important car les marques sont souvent trop sobres. Je ne crache pas sur des couleurs un peu claires ou originales, et ce n’est pas chez les grandes marques que l’on retrouve ça, en tous cas pas en haut de gamme (B&W essaye de faire un petit effort). Ce point si banal il y a quelques années redevient un avantage, l’heure étant au sérieux, au gris fonctionnel et au noir, parfois au blanc Apple.
Confort
Circum (entourant les oreilles) se basant sur des oreillettes plutôt larges. Résultat ? Un bon modèle en la matière, très léger (260gr), ne serrant pas trop la tête, mais doté d’un arceau un peu perfectible car retenant voire arrachant facilement les cheveux qui dépassent dans sa doublure interne en caoutchouc.
Pas de problème pour le porter plusieurs heures, mais pas au point de faire de l’ombre à Bose, ou même au dernier Sony, proposant des oreillettes plus larges à l’intérieur. Enfin, il s’adapte à toutes les têtes ou presque, la forme de l’arceau et son système de réglage ayant suffisamment de marge pour accepter les grands et les petits cranes.
Ergonomie
La marque ne change pas sa recette sur la navigation, optant toujours pour une approche bouton discrête, assez simple mais finalement efficace. En plus du bouton d’allumage déporté sur la bas de la coque, on retrouve la prise au format Usb micro b ainsi qu’un système de plusieurs Led permettant, notamment, de servir d’indicateur de niveau de batterie. Ce dernier point est très intéressant, car il n’y a pas d’appli dédiée. Une option qui gagnerait à exister sur les autres modèles.
Les réglages en eux-mêmes sont sur la face externe de la coque droite, avec un traditionnel placement en croix des commandes. Simple mais au point, pour une fois.
Codecs
Beats appartient à qui déjà ? Oui, à Apple ! Vous ne serez donc pas surpris de ne retrouver aucune trace d’Aptx, de LDAC ou de LHDC. Uniquement du AAC pour la masse. La marque passant par une puce W1 d’Apple en 4.2, classe 1 (puissance d’émission jusqu’à 100mW) qui plus est, elle aime également verrouiller ce modèle à son écosystème. Ainsi, si ce casque n’a aucun problème pour fonctionner avec un device autre qu’Android, il loupe l’appairage rapide et synchronisation automatique possible sur les appareils Apple.
Isolation Passive
Mouarf. Juste Mouarf. Correcte, mais vraiment sans plus. Assez pour être qualifiée de nomade, mais nous sommes très loin des références. En fait, elle fait le boulot, mais uniquement à partir des aigus, commence de manière tardive, comme s’il fallait laisser passer la voix à tout prix. Le Bose n’est pas tellement meilleur en même temps, mais il se rattraper tellement sur le reste…
Isolation Active
Seconde déception. Non pas que cette isolation soit catastrophique, mais nous sommes en 2018 (2017 lors de sa sortie), et l’exigence n’est plus la même qu’il y a 10 ans, ni même qu’il y a 3 ans. Les références cités plus haut placent la barre tellement haut, l’isolation tellement forte et étendu en fréquences, que le Beats n’a rien à faire dans cette gamme de prix avec son isolation. Un Marshall Mid ANC fait déjà mieux…
Autre déception : un bruit de fond perceptible, pas énorme mais signe d’un certain retard en la matière par rapport aux meilleurs. Premier jet, peut-être pas assez maîtrisé par Apple, qu’il faudra franchement rehausser.
Autonomie
Apple mise beaucoup sur les vertus de la puce W1 en tant qu’autonomie miracle, annonçant 20 Heures en ANC+Bluetooth et 40 heures en Bluetooth seul. Une partie des performance viennent effectivement de la puce, bien plus optimisée que l’ancienne équipant les Beats. Sans être la meilleure de toute, puisque l’ANC parait très énergivore, elle reste dans le peloton de tête, la marque que la puce lourdement optimisée d’Apple fait mieux que l’antique puce du Studio 2 wireless.
Son
Quand on parle de Beats, le cliché voudrait que nous soyons dans du casque uniquement commercial pour pigeon gavé à la basse à outrance. Il y avait du vrai, nottamment dans la première génération de Solo, cela n’est plus le cas. Mais la marque ne renie pas pour autant son identité, le Beats Studio 3 Wireless est un modèle plus équilibré qu’on pourrait le penser, mais toujours orienté basses. Des basses ronronnantes.
Conséquence : la casque n’est jamais agressif ni désagréable à l’écoute, sa sonorité est chaude mais pas déséquilibrée, très accessible, très grand public, mais pas non plus simpliste.
Reste que si sa signature est agréable, elle n’est recommandable que sur les styles simples, pas trop détaillés, des styles au beat marqué et sans trop d’instruments pour complexifier la tâche. Car techniquement le bât blesse. Rien d’un naufrage, mais une oreille attentive mettra vite en avant les limites du casque. Sa qualité technique est en deçà des meilleurs pour plusieurs raisons.
Premièrement, les basses sont là, rondes et profondes, mais relativement molles, débordant facilement sur le reste lorsqu’on les confronte à une difficulté. Cela ne serait pas un problème si les Médiums et les aigus étaient un peu mieux définis. Car si les basses sont dans l’ensemble bonnes, elles sont un peu abandonnées par des aigus manquant de naturel et devenant, malgré des pics très contenus, presque agressifs. Ainsi, même si le casque donne un début de tranchant salutaire, il s’enferme dans une approche manquant clairement d’aération et pas franchement folle sur le niveau de détails. Les médiums donnent le sentiment de se fondre dans la masse, un poil en retrait mais faisant le taf, tout en étant très légèrement voilés.
Je suis un peu sévère sur ce jugement, car pas mal de ces points sont assez atténués en environnement nomade. Mais dans cette gamme de prix, il y a quelque chose qui ne va pas. Si l’on considère le casque dans l’ensemble des casque, alors il n’a pas de défaut majeur, difficile de trouver quelqu’un d’allergique à cette signature, mais difficile de tomber amoureux de son côté technique.
Si l’on considère son prix actuel, retombé dans les 250 Euros en général, il devient plus intéressant car les Circum confortables et autonomes ne sont pas si nombreux. Un modèle comme le PXC550 de Sennheiser est dans ces eaux là, pas forcément mieux sur l’isolation active, mais… techniquement supérieur.
A noter, la désactivation de l’isolation active en Bluetooth baisse légèrement les basses. Cela ne change pas vraiment les qualités et défauts en revanche, seulement un rééquilibre. Enfin, point relativement énervant pour moi, le modèle ne fonctionne pas en filaire passif. On sait à quel point ce mode est délaissé (d’un point de vue sonore) par les grandes marques, mais cela me parait un peu aberrant de le supprimer, car toujours pratique au moins pour dépanner.
Conclusion
Beats progresse… un peu. La marque se pare de la puce W1 d’Apple et de quelques améliorations sonores. Plus équilibré, assez agréable à l’écoute, il n’a en revanche pas grand chose à faire dans la cours des grands. Un modèle design dans une époque qui en demande un peu plus. Isolation active moyenne mais grande autonomie, confortable mais techniquement perfectible, je ne recommanderais vraiment ce casque qu’aux amoureux de la marque ou ceux qui veulent s’extraire des couleurs ternes proposées par Bose ou Sony.
Note : Un dr dre enigmatique
(nous rappelons que cette note est purement subjective voire très secondaire)
Très bon test avec critique en rapport avec ce qu’on en attend dans cette gamme de prix, mais aujourd’hui, j’ai pu le trouver à seulement 115€ (En bleu, d’autres couleurs restant beaux plus chères), et à ce prix là c’est le feu, imbattable en rapport qualité / prix je pense. J’attends de le recevoir pour valider mais peu de chances qu’il me déçoive (en plus je suis dans l’écosystème Apple alors le confort de l’appairage façon AirPods c’est top)
[…] trouvé, pour les avoir eu entre les mains en même temps, plus convaincante que celle du Studio 3 Wireless de Beats. Comparé au Marshall Mid A.N.C, la performance est assez proche. Je placerai le BackBeat go 810 […]