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Test V-Moda Crossfade 2 Wireless

écrit par audio du village

Crossfade 2 Wireless ! Déjà ! Qu’il est loin le temps où V-Moda n’était qu’un pionnier du casque design. Mais de ses premiers Crossfade reste une tronche indélébile, une approche industrielle hexagonale si réussie qu’elle n’a évolué que par très petits à-coups. Le Crossfade 2 Wireless ressemble ainsi énormément à son ancêtre en amenant les dernière nouveautés de la marque… sans aucune réelle innovation.

 

Introduction

Le V-Moda Crossfade 2 Wireless est issu de la 4ème (officieuse) série des Crossfade/M, après les Filaires Crossfade LP / M80 , le M100, et enfin  le premier Wireless. Ambitieux car promettant de corriger les défauts de ce premier modèle Bluetooth, le Crossfade 2 Wireless part pourtant avec un retard sur les casques les plus récents : son absence de réduction active. Cela n’est pas gravissime et certainement pas déterminant pour le son, mais difficilement défendable devant un client lambda désirant les dernières techno et une appli dédiée. Reste que les basses, ce qui faisait la grande force de la marque, ainsi qu’un prix maintenant plus raisonnable, peuvent largement compenser le tout. Lancé à plus 300 Euros, il se trouve à présent autour de 250.

 

Construction

Comme un tank. V-Moda s’est dès le départ démarqué par l’extraordinaire robustesse de ses casques, tout en plastique très massif et en acier inox. Ajoutez à cela une torsion de l’arceau quasi infinie, et ils sont parmi les modèles le plus increvable du marché. Pas indestructibles (pour avoir vu un champion ayant brisé le sien près des oreillettes) mais presque.

Le Crossfade 2 Wireless est dans la même veine, copie quasi conforme du M100, lui permettant d’avoir une structure pliable. Très peu de reproches, si ce ne sont des petits détails qui rentreront plutôt dans le compartiment confort.

 

 

Accessoires

La marque donne l’essentiel, avec le câble de recharge, le jack -oui car ce casque fonctionne en filaire- avec télécommande et bouton de contrôle, ainsi que la traditionnelle et très réussie housse de protection rigide. Le casque n’étant pliable que sur un axe, cette housse prend fatalement plus de place que chez certains concurrents.

Pas un accessoire en soi mais une possibilité de coquetterie, la présence des « Shield » remplaçables et personnalisables. En plus de modèles de casques de base, avec trois grands type de couleurs, il est possible de commander et personnaliser un très grand nombre de Shields différents, allant du modèle plastique en relief, en passant par de l’aluminium (matière de base du shield), pour aller jusqu’aux métaux précieux (or massif) jusqu’à l’insolence (platine), le tout pour une facture comprise entre 25$ et… plus de 32 000$ (platine avec impression 3d). Ces Shield ne sont qu’esthétique, se remplaçant en dévissant  les 6 vis en façade de coque.

 

Confort

Pas mauvais il faut le dire… mais. Face à ce qui se fait de mieux, comme chez Bose, Sony, ou même les derniers Sennheiser, le V-Moda accuse ses choix de solidité extrême. Le poids tape les 309gr, ce qui n’est pas énorme mais déjà 35 gr de plus que le WH-1000Xm2 et 75 gr de moins que le Bose QC35. La différence ne se fait sentir à ce niveau que sur de longues sessions, la faute à un arceau assez peu rembourré.

De même, le serrage du casque est un peu plus fort que la moyenne, ce qui demandera un bon temps d’adaptation ou un pliage de l’arceau un peu appuyé (afin de limiter la pression). Derniers petit bémol, les oreillettes ne pivotent qu’autour de l’axe horizontal et non vertical (inclinaison vers l’avant ou l’arrière), ne scellant pas totalement le casque suivant la morphologie du porteur. Pour le reste, à moins d’avoir de grandes feuilles, les coussinets en simili sont encore un point de progression par rapport aux anciens modèles.  Plus doux et plus souples. Un confort très correct voire bon selon le porteur. Pour les habitués de la marque, celui-ci est sans doute le meilleur.

 

Ergonomie/Connectivité

Une des marques de fabrique de V-Moda est la double entrée Jack. Ainsi, on peut brancher indifféremment le câble du côté gauche ou du côté droit, sans que cela n’affecte la stéréophonie. Bluetooth oblige, on retrouve quelques boutons de commande, la marque ayant préféré ne pas céder au tactile. Rien de transcendant, mais difficile d’être perdu : un bouton marche/arrêt permettant de passer en mode détection si placé en fin de course, un bouton play/pause et piste avant/arrière via les traditionnelles une/deux/trois pression, et les boutons de volume. Difficile d’en demander plus pour ce V-Moda Crossfade 2 Wireless qui, rappelons-le, n’est pas à isolation active.

 

Codecs

Sans tomber dans la déferlante de codecs comme le WH-1000XM2, le Crossfade 2 Wireless propose l’AAC et l’Aptx, ce qui est déjà correct et suffisant pour contenter les utilisateurs Apple ou Android. Un peu dommage de faire l’impasse sur le codec LDAC de Sony, mais ce casque ne s’exprime pas forcément en tant que modèle de haute fidélité.

Petit bémol par contre, la connexion n’est pas multipoint. Je considère maintenant cela comme un défaut, d’autant plus lorsqu’un des produits reconnus se permet de déconnecter l’autre. Typiquement, mon ordinateur déconnecte systématiquement le V-moda de mon téléphone au démarrage pour prendre la main, le lot de beaucoup d’appareil non-multipoint.

 

Isolation

Tout comme le confort, l’isolation dépend en petite partie de la morphologie du porteur. A ce petit jeu, le V-moda n’est pas non plus dans le haut du classement. Très suffisant dans la plupart des cas, il n’est pas au niveau d’un B&W PX ou d’un Sony WH-1000XM2.

 

Autonomie

Autre petite déception, bien que la marque  nous promettait pas la lune. Annoncé à 14 heures, mais plus près des 10-11heures en pratique (suivant le codecs utilisé et le volume). Cette performance était dans la norme il y a quelques années, mais nous sommes maintenant plus près des 20 heures pour les bons modèles, voire des 45 heures en mode équivalent du WH-1000XM2. Bref, une performance franchement faible. Un petit progrès par rapport au premier modèle sans-fil, mais pas vraiment satisfaisant.

 

Son

Un premier point, me faisant toujours rire, la certification Hi-Res (en filaire) du modèle. Un label qui n’est au final qu’un programme d’affiliation pour laquelle une marque choisie ou non d’adhérer via le paiement de sa dime. Ah si ! Une seule nécessité qualitative : la réponse en fréquence doit au moins dépasser les 40Khz dans les aigus. Un score qui ne veut rien dire, ne serait-ce que pour la réponse effective à cette fréquence, et surtout vis-à-vis de l’oreille humaine déjà incapable de taper les 20Khz à l’âge adulte.  Pas la peine de vous faire plumer en recherchant absolument ce logo, celui-ci ne veut rien dire sur un plan purement sonore bien qu’il ne soit, en pratique, jamais placé sur d’immondes bouses. Un repère, à la limite, mais pas plus.

Oublions le superflu, que vaut le casque ?

Fort heureusement il tient les promesses d’amélioration par rapport au premier Wireless. La signature est typique d’un V-Moda, que ce soit en filaire ou Bluetooth, un petit W mettant en avant les extrêmes basses, la rondeurs, et un bon gros pic dans les 8-10Khz laissant une sonorité puissante mais pas extrêmement versatile. La tenue dans les basses, grâce à son driver de 50mm, est clairement son point fort, particulièrement en filaire. Aucune impression de basses surgonflées, dépassants ce que peut produire le driver. Le Crossfade 2 Wireless attend sagement le prochain train de basses avec un petit sourire en coin. Ce n’est clairement pas dans ce registre qu’on lui trouvera un défaut. Un bon progrès par rapport au premier Wireless qui pouvait vite  sonner caverneux.

 

Le mode bluetooth est assez proche mais un poil moins maitrisé, la signature sonore étant à quelques micro-détails près la même. La différence la plus ennuyeuse est la présence d’un léger bruit de fond, permanent, dans ce mode, signe d’une partie puce/ampli pas encore maîtrisée. L’essentiel du temps ce bruit est totalement inaudible, mais en milieu très calme, sur une musique au diapason, cela peut commencer à être gênant.

Pas la peine de chercher la fidélité, le son est constamment coloré, puissant mais légèrement voilé par un retrait dans les aigus, sans jamais abandonner l’une ou l’autre fréquence. Il y a des pics et des creux, mais sans catastrophe. On retrouve un léger sursaut lui donnant un regain de clarté pouvant tourner à la brillance sur les mauvais enregistrements. Bref, le casque n’est pas un modèle de neutralité, même pour un Bluetooth, mais il sait transformer son approche en qualité. Il n’y a pas grand-chose d’équivalent en casque Bluetooth Basseux, excepté le modèle 1000Xm2 de Sony pour un peu plus cher, un peu moins rond mais un peu plus maîtrisé.

Pas la peine d’aller lui demander de jouer du classique, de l’acoustique ou des pistes trop chargées, ayant vite tendance aux résonances. Ce casque apprécie les styles pêchus, le rock, l’électro, la pop. Pour le reste tout dépends. Il ne passe que très difficilement sur les voix féminines par exemple, mais extrêmement bien sur des percussions.

Il peut également d’être un bon casque de jeu, le niveau de détail étant assez bon et la largeur d’écoute au-dessus de la moyenne. Petit plus, il existe un câble avec microphone flexible en option, apparemment très perfectible, mais très adapté à cet usage.

 

Conclusion

Un peu trop cher à sa sortie, le V-Moda Crossfade 2 Wireless est un modèle intéressant, extrêmement bien construit, basseux, et doté d’un design vraiment à part et personnalisable. Reste qu’il se place sur un marché très voire trop rapide pour lui, n’étant pas dans les plus isolants ou les plus confortables, et affichant une autonomie assez faible, d’autant plus qu’il n’est pas à isolation active. Un casque a acheter en connaissance de cause.

 

Note : 11 Shield non-hexagonaux de Captain America

 

 

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