Et oui ! Passé l’achat du nouvel iPhone via le bonhomme Cetelem, il ne reste plus beaucoup à mettre pour le son. Pas la peine de quémander un nouvel emprunt, vous sentez déjà la faux du banquier caresser votre belle hypothèque. Ainsi comment exhiber ce beau statut social à crédit sans pouvoir se payer un bon petit Apple Airpods Max (testé pour ce petit site) des familles ? Des produits Apple plus modestes ? Oui mais, le coût est déjà élevé, et dans votre malheur vous aimez le sport et les belles couleurs. Séchez vos larmes, voici les Beats Flex.
C’est quoi (en condensé) les Beats Flex ?
Les Beats Flex ? Une façon de perpétuer un héritage audio pas encore trop désuet, celui des intra « tour de nuque » (ou tour de cou), avec deux écouteurs, reliés par un câble, câble intégrant lui même un ou deux modules ainsi qu’une portion légèrement rigide. Ce type de produit assez simple en apparence peut pourtant faire de la résistance face aux True wireless, cela pour deux raisons :
- La plus grande simplicité pour un usage sportif. Le câble autour du cou, vous ne perdrez jamais vos écouteurs, même s’ils tombent des oreilles. A côté de ça, la possibilité de nous caler une batterie beauuucoup plus importante. Facile d’atteindre 10 ou 15 h avec ce genre de modèle, ce qui est encore rarissime en True Wireless
- L’immense marge donnée aux composants. En plus de la batterie, la puissance d’émission/réception de l’antenne met une raclée à n’importe quel True Wireless (donc support possible des codecs type AptX HD et LDAC). On peut également se faire plaisir avec des composants bien plus haut de gamme (un petit Dac de baladeur audiophile) et une partie ampli aux oignons. Enfin, par la peine d’imaginer la meilleure manière de rater l’ergonomie de ses écouteurs, tout peut être placé sur un module complet
D’un côté plus de marge sur les composants, de l’autre un coût plus faible, là-aussi grâce à la place.
Ici, Beats recycle un peu les veilles mais très vaillantes puce W1 (des premiers Airpods) pour optimiser l’ensemble. On pourrait se dire qu’une puce sortie en 2017 (ou 2016, la flemme de vérifier) est déjà morte et enterrée par la concurrence, mais ce serait oublier la force de frappe et l’optimisation Apple. Et cette force de frappe a un coût, oui, mais un coût très modique : 50 Euros (soit 0,0011 bitcoin au cours du 8 Mars à 23 h 12), le tout dispo en 4 coloris. Pas plus cher que les quelques concurrents sur le même segments, mais avec la force de frappe Apple/Beats. Pour vous faire tout de même comprendre que vous n’êtes pas dans le monde d’en haut, Beats/Apple laisse une recharge en USB-C, et non en Lightning. Un point bien pratique, mais qui est tout de même à considérer comme une marque de profond mépris pour un « VRAI » utilisateur Apple (indécrottable manant que vous êtes).
On est fort… en pommes
Le petit laïus introductif n’était pas lancé au hasard, car qui dit puce W1 dit optimisation pour appareil iOS, iPadOs et MacOs. En allumant les écouteurs, votre modèle Apple déclenche l’appairage rapide assez célèbre de la marque. Un clic, et pouf ! C’est prêt ! Plus qu’à enfiler dans les oreilles. Pour un modèle Android, l’appairage demande un tout petit peu plus d’effort, à savoir appuyer longuement sur le bouton d’allumage, aller dans les réglages Bluetooth de l’appareil, onglet « ajouter », trouver le modèle, et l’appairer. Rien qu’un primate un peu évolué ne sache pas faire.
Sur la forme, rien qui ne mette sur le cul. Les Beats Flex sont dans la moyenne, la petite moyenne du genre avec l’habituel défaut du câble franchement trop fin pour être honnête. De quoi tenir deux ou trois ans avec de la chance, peut-être même plus, sans doute moins, mais dur de parier sur l’avenir. Par contre, presque rien à dire sur le reste. Des écouteurs assez quelconques mais plus mastoc une fois en main, des modules discrets et placé de manière symétrique (la base pour ne pas se retrouver un poids plus important d’un côté), et un placement des boutons assez bien pensé.
A droite le bouton d’allumage, à gauche le réglage de volume et le bouton multifonction, un peu planqué, mais tombant facilement sous la main. Pour le grand sportif que je suis, justement, un placement simple, immédiatement repérable en frôlant les modules, est le plus important. On ne parle pas d’un produit aussi bien fait que les Powerbeats Pro ou les Powerbeats 4, mais le tarif n’est pas le même. Rappelez-vous, vous êtes pauvres !!
Le petit plus qui fait plaisir : le dos aimanté de chaque écouteur peut se caler sur le second, ce qui déclenche la pause.
Les Beats Flex sont des intra, ils pénètrent donc votre canal auditif. Il y a bien plus intrusif, notamment les Etymotic que je teste en même temps, mais il faut arriver à s’y faire… ou abandonner et rester sur des modèles « boutons » façon Airpods.
Révélation !!! Le sport fait transpirer !!!
Pour le côté sportif pur, pas grand-chose à redire. Techniquement, je suis allergique aux intra pour faire du sport, je ne vais donc pas parler de plaisir ici. Au moins, les embouts sont assez confortables, et la sensation de pression est correctement gérée. Pas un pur bonheur pour ma part, mais les Beats Flex sont dans ce qui se fait de plus agréable dans le genre.
Dommage de se manger un gadin marketing sur l’absence de certification IP (indice de résistance à l’eau et la poussière). Techniquement, est-ce que cela veut dire qu’on ne peut pas se prendre une petit pluie ou se faire une séance de sport d’intérieur bien moite (je pensais au Nintendo Ring Fit, bande de dégueulasses) ? Si, bien sûr, les Beats Flex ne sont simplement pas certifiés, ce qui peut simplement impliquer une flemme côté Beats (aka le manque d’envie de payer pour une certif). La marque sait, je pense, que le sport fait souvent transpirer. Oui oui, je vous assure.
Beats Flex : la next-gen sonore de Beats
Je ne vais pas discourir des heures sur la partie sonore du produit, modèle qui n’a tout de même pas traversé un univers pour atterrir dans la Hifi la plus avancée. Mais, à l’image des récents Powerbeats et du casque Solo Pro, le changement de main chez Apple a définitivement transformé une marque aux basses profondes mais un peu molles, en un constructeur aux sonorités très maitrisées. Une approche sonore légèrement emphatique sans doute, mais presque sage et technique par rapport l’ère grasse du nomadisme. Dire que Beats est une marque aux basses atrophiées, c’est parler avec quelques années de retard.
Pour faire simple : des basses en avant, portées par une décroissance légère et régulière vers les médiums pour ne pas déborder dessus, des médiums très équilibrés, et des aigus légèrement en retrait mais pas absents.
A l’oreille ? Un son légèrement chaud, assez énergique, tout sauf agressif, et techniquement très valable, surtout dans cette gamme. Des basses, mais bien articulées, bien définis, dans leur monde bien au chaud, sans venir gêner le reste. On ne va pas non plus parler d’un roi de la technique, puisque que le sens du détails n’est pas non plus au niveau d’un excellent produit. RAS sur les médiums, ni impressionnants ni lacunaires. Pour les aigus, il faudra repasser pour le côté cristallin. Un léger voile et un petit manque d’aération, histoire de nous faire comprendre que cette partie ne fonctionne pas à coups de boost de 9000 dB dans les 10 kHz (histoire de bien chuinter).
Dernier petit point sympa, la scène sonore déjà assez large. Que demande le peuple ! Et bien le peuple, que dis-je, la plèbe que vous êtes, devrait vraiment apprécier ce produit simple, mais au point, avec une bonne ergonomie (surtout avec des produits Apple), un bon confort, une bonne qualité de connexion et une bonne autonomie (12 h), un bonne partie microphone kit main-libre, et une qualité sonore très satisfaisante.