Introduction
Vous l’attendiez celui-là, n’est ce pas ? Non ? …Tant pis, ça sera donc mon petit plaisir. Car si parfois tester un casque ou un écouteur relève, non pas de la torture mais du travail d’abattage, avoir du très haut de gamme entre les oreilles est un plaisir de redécouverte permanente. Je ne ferai sans doute pas ce site s’il ne m’était pas permis, parfois, d’entrer dans cet univers. Un univers que j’apprécie d’autant plus quand les oscillations de mon compte en banque classent ce même univers dans un très lointain « tu ne m’aura jamais » évitant toute routine.
Grand modèle, c’est justement ce que m’avait laissé la première impression sur le Meze Empyrean dans un salon Audio en Octobre dernier. Malgré l’essai de plusieurs références, ce fut celui m’ayant laissé la meilleure impression. Mais depuis des choses ont changé. D’autres nombreuses références me sont passées entre les oreilles, rarement plus de deux heures il est vrai, mais surtout j’ai pu tester cet Empyrean pour une dizaine de jours, le rinçant à fond à travers toutes les configurations qu’il m’a été possible d’essayer. Je détaillerai dans le chapitre « Son » les différents systèmes d’écoute et les casques comparés, la plupart de tête (mais cela n’a pas été si compliqué).
Les audiophiles s’y retrouveront peut-être, sachant que je ne vais pas écrire des pavés et que les formules un peu trop ampoulées types « médiums fruités » me font plus rires qu’autre chose.
L’essentiel de la présentation du casque a déjà été faite dans cet article, c’est pourquoi je passerai directement au vif du sujet.
Design/Construction
Pour moi il faudra légèrement séparer design et construction, mais les deux étant intimement liées dans leur approche, je vais les garder sous le pied dans cette même rubrique.
Pour moi une chose est évidente, Meze est la marque qui a fait le plus d’effort dans tout le secteur pour rendre une vraie bonne copie. Comprenez par là que les Final Audio, les Hifiman, les Audeze, les Abyss, etc… presque toutes ces marques s’appuient sur un design vu et revu, avec de légères variations, mais surtout très classique, figé, parfois avec des résultats immondes comme le Abyss AB-1266. Les modèles sont parfois réussis mais ne semblent jamais savoir combiner à la fois un beau produit et des innovations pratiques.
Il y a quelques perles qu’on peut sortir du lot, avec Focal par exemple qui mise sur les matériaux et une tronche vraiment reconnaissable, Sennheiser et son HD800/HD800s ayant une vrai expertise dans le domaine. Et… ce Meze Empyrean peut facilement rentrer dans ce cercle très fermé, peut être même un peu plus.
On sent le produit à la fois dessiné intelligemment, avec une approche à la fois proche de la morphologie humaine (forme du repose tête, coussinets optimisé pour la forme des oreilles et une surface maximum de la membrane) et se permettant des vraies touches artistiques, des touches issues d’un vrai travail de designer. En résulte un modèle qui a parfaitement combiné les 2 univers, et posséder le Empyrean revient à posséder un très bel objet, mais surtout un objet pratique, qui n’a justement pas tout lâché sur le design esthétique ou sur le design pratique, mais dans une combinaison des deux.
La construction est une autre affaire en soi, mais celle-ci est justement très sérieuse, presque entièrement métallique. Tout n’est fait que de 2 ou 3 blocs d’aluminium usiné, le produit est extrêmement massif sans être trop lourd.
Bémol toutefois, qui est peut-être dû à mon modèle de pré-série, l’usinage n’est pas parfait, ou plutôt sa finition n’est pas parfaite. Pas de jeu ni de défaut à ce niveau, mais on remarque de très près les passages de la fraise (d’usinage hein, pas le fruit). Sur la grille par exemple, très esthétique au demeurant, il reste quelques imperfection. Ce point n’est visible qu’en passant par un petit mode semi-macro à l’appareil photo, mais il faut le souligner pour un modèle à 2990 Euros. Mon casque avait également une bavure (au toucher) sur la face interne d’une des accroches (la forme d’arc), n’étant alors pas assez lisse. Il faut le faire pour mettre son doigt à cet endroit, mais encore une fois cela reste une imperfection.
Tous ces points n’étant peut être que les traces de modèles de préséries, n’influant pas sur la qualité de fabrication en elle-même, je laisse cela en suspend. Si un des utilisateurs a relevé les mêmes points sur un modèle final, qu’il n’hésite surtout pas à me contacter !
Pour la solidité aucun souci, à moins de lui rouler dessus vous n’aurez aucun problème. Le modèle combinant alliage d’aluminium pour le corps et fibre de carbone pour l’arceau, il fait parti de ces nombreux casques audio vraiment fait pour durer. La prise casque est de type mini-xlr, donc standardisée et franchement très solide. Je n’ai pas vu, en scrutant bien, ce qui pourrait bien lâcher en premier à part éventuellement le câble.
Accessoires
Nous ne sommes pas dans un casque Bluetooth, pas la peine donc de chercher des myriades d’adaptateurs ou autres.
Le modèle est livré dans une mallette de transport/rangement en aluminium avec intérieur en mousse dense. Très massive, cette mallette change des boites traditionnellement en bois ou en carton. Nous sommes plus proche des rangement type Pelican comme sur le LCD4. Je ne dirais pas que c’est le luxe absolu, mais rien que la mallette est un gros plus.
Le reste va se dispenser en câbles, uniquement asymétrique (terminaison Jack à 3 connectiques) pour ce qui est du standard. La marque a prévu le coup bien sûr pour les apôtres du son symétrique, avec du câble en terminaison Jack 2,5mm, Jack 4,4mm, et XLR 4 broches, cela en cuivre et même en argent (le meilleur conducteur possible mais très sujet à l’oxydation).
Enfin, le modèle est livré avec 2 jeux de coussinets, velours et simili-cuir, qui on le verra changeront (même si très finement) le son.
Confort
Le modèle tape ses petits 430gr, ce qui est loin d’être négligeable mais loin de ce que propose les plus lourds modèles planaires habituels. J’aime beaucoup les anciens Audeze mais quelle que soit la qualité sonore un 550, 600 voire 650gr devient vraiment trop à mon gout. L’empyrean reste à la fois dans une moyenne acceptable, mais surtout le fait bien. Le système de cale-tête incurvé permet effectivement de bien répartir le poids sur un maximum de surface, ne laissant jamais une sensation de pression sur le crâne.
En outre, les coussinets sont un modèles du genre, que ce soit ceux en velours ou en simili. La forme épouse bien celle des oreilles, l’englobant plus que largement, sans déborder comme ce que peut le faire le HD800 qui va carrément taquiner les mandibules. J’ai tendance à préférer le Sennheiser car bien plus léger, mais le Meze est un exemple pour un modèle Planaire.
Son
Allez, il est là le cœur du problème. Voire si le modèle ne fût pas juste une exagération de ma part. Les conditions d’un salon, toussa, rien il est toujours difficile de se rendre compte vraiment compte des qualités et défauts d’un modèle salon dans une ambiance plus proche du nomade, même dans un espace clôt et plutôt bien insonorisé.
Matériel utilisé
J’ai pour ce test pu utiliser à peu près tout ce que je voulait : du baladeur, de la carte son légère à la carte son très qualitative, de l’amplificateur simple (voire la sortie de smartphones) à des modèles pour le moins très haut de gamme.
Pour les curieux :
- Mon matos habituel (qui a encore changé depuis) était un Sennheiser HD800, branché sur un HDVD 800.
- Baladeurs/smartphones : galaxy A5 2016, galaxy S8, Fiio X3 II, Fiio X1, Cowon Plenue L
- J’ai pu tester sur les cartes sons suivantes : Hugo Mojo, Benchmark DAC3, Schiit Gungnir et TotalDac D1 single MK2
- Pour les amplis : Schiit Jotunheim, Woo Audio WA7, Bravo Audio V2, Starving Student, Zana Deux, Auris Audio HA2-SE
(L’occasion de remercier encore une fois les responsables de ces nombreux prêts)
Enfin, puisqu’il faut le préciser également, voici la liste des casques que j’ai pu écouter cette année (suffisamment pour avoir une bonne idée de leur qualité) et que je considère, à raison ou non, dans la liste de mes comparaisons. Encore une fois, bien que je l’ai ai écouté, je n’inclue pas les Sennheiser Orpheus HE1 ou le Hifiman Shangri-La. Ceux-ci ne sont absolument pas dans le même ordre de prix et la comparaison n’a pas beaucoup d’intérêt.
- Grado PS2000e, Grado GS3000e, Hifiman HE1000 SE, Hifiman HE X V2, Hifiman Susvara, Hifiman Shangri-La jr, Final Audio D8000, Audeze LCD-4Z, Focal Utopia
A l’écoute
Ouais, naturel. Finalement cette première impression a été confirmée tout au long de mon écoute. Pas neutre, pas totalement, le modèle laisse une trèèès légère sensation de chaleur, mais il reste un des casques les plus neutres du lot.
Difficile de ne pas voir sa qualité première : une impression de dynamique exceptionnelle, un rendu des détails sans forcer, sans exagération. Je ne crois pas avoir eu une telle impression, cela quel que soit le casque de la liste. Nous ne sommes pas dans un univers d’écart pour certains, le Susvara en tête (qui restera d’ailleurs son concurrent le plus important à mon sens), mais la structure presque 2 voies du Empyrean parait lui donner une facilité déconcertante à reproduire la moindre petite intonation, la moindre petite inflexion, et le son le plus fort tout en cohabitation. Est-ce le modèle le plus détaillé ? Difficile à dire, mais il le fait sans s’essayer à un pic important dans les aigus ou les basses, sans cette signature en V facilitant cette impression de détails.
Bref, sur la dynamique, les détails, le Empyrean est dans ce qui se fait de mieux. Même mon HD800 pourtant une petite référence dans le genre ne le suit pas à ce niveau. Les Audeze, plus sombres, ne sont pour moi pas conçu pour cela et cela se ressent. Le LCD-4Z reste très détaillé avec une très bonne dynamique, mais ses qualités ne sont pas là face aux très grands. Le Susvara y arrive, peut même se voir comme aussi bon, mais ne le fait qu’au prix d’un ampli vraiment adapté ce qui est assez dur à trouver (le modèle ne sonne pas forcément bien avec tout, et est un des modèles les plus énergivore que j’ai jamais essayé). Je n’ai pas assez essayé le D8000 de Final Audio pour me faire une idée définitive, mais sa légère pointe dans les basses fait qu’il parait certes extrêmement bon mais pas aussi facile sur ce point.
Planar oblige, la reproduction des basses est 3 crans au-dessus de ce qui se fait de mieux en modèle dynamique. Le modèle descend très bas, sans effort, avec un grand sens du détail. Toutefois, je conseillerai plutôt le LCD4 ou le Susvara pour un meilleur rendu. Leurs membranes un peu plus grandes et la technologie plus « classique » utilisée fait la part belle aux registre grave et ces 2 casques paraissent encore plus charpentés, plus enveloppants, plus impressionnants à ce niveau. Le LCD4/LCD4Z est pour moi intouchable pour le moment. Le D8000 reste intéressant pour un petit surplus de basses, étant moins cher que les LCD4Z et Susvara.
Second grand avantage du Empyrean : ses médiums. Ce point n’est pas forcément celui auquel on pense, car à cheval entre les basses pour lesquelles on comprend ce que veut dire la qualité ou non, et les aigus dont on comprend également bien ce que peuvent constituer une bonne et une mauvaise reproduction. On parlera des médiums dans la notion de timbres, de reproduction des voix, de certains cuivres. Là encore, cette impression de tout faire sans forcer est saisissante. Voix masculine, voix féminine, timbre un peu chaud, un peu plus froids, textures de la voix, petite inflexion, le Empyrean avale tout ça à son petit déjeuner.
Comme précisé plus haut, les aigus n’essayent pas d’en faire trop. Leur extension est très bonne et on ne ressent pas de pic marqué pouvant rendre l’écoute agressive en tentant de la rendre plus énergique. Le modèle n’en a clairement pas besoin. Ainsi le casque n’est jamais désagréable à l’écoute, au pire on comprendra à travers lui le manque de dynamique de certains morceaux. Quelques mixages rock ou métal paresseux sonneront juste… bien, sans dégager de magie. Le modèle ne va pas gonfler la dynamique ou le niveau de détails, ni même la présentation. En ce sens, inutile de se tourner vers lui pour des morceaux pêchu mais trop compressés. J’ai beau apprécier des groupes comme Dimmu Borgir ou Dagoba, la dynamique presque inexistante laissera juste le casque faire son travail, sans plus. Mon Grado SR80e, en étant bien moins technique, va permettre via sa signature en V de gonfler cette impression, de la rendre plus expressive, bien que cela soit au détriment de la qualité pure.
Dernière grande qualité sortant vraiment du lot, l’étagement des détails (ouais, je sais pas le terme exact). Si le casque est dans les meilleurs en termes de détails et de dynamique, c’est particulièrement parce qu’il sépare extrêmement bien les sons des autres. Cet agencement, cette cohabitation entre tous les instruments, cette séparation de la moindre source sonore, tout cela est amené à un niveau d’excellence par le casque. Le Focal Utopia est aussi détaillé, mais ne parvient pas à maîtriser cet agencement avec une telle exigence. Là encore le Susvara est celui m’ayant donné la plus proche impression. Le Hifiman, donne une présentation plus large, agence aussi bien les détails, mais sonne malgré tout un peu plus sombre. Certains préféreront, je ne vais pas juger.
Point plus ou moins important : les coussinets. Comme le précisais, il y le modèle velours et le modèle simili. La différence n’est pas énorme mais pourtant bien là. Si je ne pense pas que la signature sonore soit vraiment modifié (mes oreilles ne sont pas des micros), la sensation est pourtant différente. Le modèle velours apparaît comme légèrement plus chaud, un poil plus basseux et plus proche du crâne, là où le modèle simili sonne un peu plus neutre encore, plus léger dans les basses (ou plutôt rendant ces basses moins enveloppantes) et légèrement plus large. J’ai une petit préférence pour les modèle velours, me retrouvant davantage dans la signature.
Pour qui ?
Bon revenons à une vue d’ensemble. Car je peux parler de chaque point séparément, il faut bien synthétiser.
Vous l’avez compris, ce casque à une approche naturelle, presque neutre, n’ayant visiblement pas envie de se lancer dans une signature sombre, ou en V, ou descendante. La technologie de driver planaire à » zone hybride » donne une sonorité vraiment particulier, non pas dans sa signature mais dans sa manière de reproduire ces mêmes fréquences. Nulle doute que tout le monde ne sera pas aussi dithyrambique que moi, mais je n’ai jamais autant apprécié l’écoute d’un casque sur une bonne config avec de bon morceaux bien mixé, excepté sans doute avec le Orpheus ou le Shangri-La.
La meilleure config fut avec le Total Dac branché sur un Auris Audio HA2-SE, mais pourtant ce casque fonctionne déjà étonnamment bien avec ne serait-ce qu’une sortie audio pas trop anémique. L’imaginer comme un casque sédentaire mais transportable est déjà un gros plus pour moi, étant adepte de l’écoute en me baladant dans la maison ou en m’allongeant sur mon matelas. Sur ce dernier point, il me parait à la fois très facile à appairer avec n’importe quel baladeur, mais possédant une grande marge de progression avec du haut de gamme. Le Auris Audio HA2-SE, que je n’avais jamais entendu avant, fait un travail absolument fantastique avec ce modèle.
Je ne parlerai pas de meilleur type d’ampli pour ce casque (lampes, hybride ou transistor), mais néanmoins les meilleurs résultats seront je pense sur les excellents tubes ou hybride (pas les ampli tubes mous du cul). Un modèle un peu sec comme le Schiit Jotunheim fait bien le boulot, mais reste loin du plein potentiel. Aucune surprise de voir le Auris Audio ou le Zana Deux comme parfait avec.
Du symétrique ? Tout dépend. J’aime à rappeler que le symétrique n’est pas forcément meilleur, mais juste différent. Un câble symétrique ne change en soit rien, si ce n’est transmettre un signal symétrique. Si l’ampli n’a pas été pensé à la base pour fonctionner comme tel, s’il se contente de balancer une sortie symétrique en partant d’une amplification standard cela ne sert à rien. De même, il vaut mieux un très bon ampli asymétrique qu’un bon ampli symétrique. En pratique il est bien plus simple de trouver un excellent ampli asymétrique qu’un excellent symétrique, et cela est impossible à prix équivalent. C’est pourquoi le Auris m’a donné le meilleur résultat, meilleur même que le HDVD800 en sortie XLR. Curieux donc d’essayer le Auris Audio Nirvana (mais plus du tout le même tarif) qui devrait donner un résultat encore supérieur. Bon… après il faut vraiment le vouloir, nous parlons d’un ampli ayant largement dépassé le prix du casque. Même constat avec le Dac. Mon meilleur résultat fut avec le TotalDac, sur lequel je reviendrais peut-être un jour. Une petit merveille de détails !
Je n’ai volontairement (et ce fut difficile) lu aucun test avant d’arriver à ce paragraphe précis, c’est pourquoi je découvre que certains avis divergent et certains me rejoignent. En ce sens, je me retrouve totalement avec le test déjà ancien de Lieven de Headfonia. Pour moi le Empyrean est une référence voire une sorte de mètre-étalon. Je ne parlerai peut être pas de « Roi des casques » comme lui, mais je ne suis pas loin de le penser. Non pas qu’il soit le meilleur partout, mais qu’il soit une sorte de synthèse de ce qu’il faut faire, un modèle n’ayant aucun vrai défaut sonore ni aucun défaut de conception. Sa sonorité, son approche et d’une certaine façon son prix (en se replaçant dans le très haut de gamme) en font un casque extraordinaire. Pas un casque qui fera l’unanimité, car d’autres préféreront un son plus typé, trouveront l’histoire un peu trop belle ou seront simplement partisans d’autres marques (oui les clans existent dans les casque).
Pour qui donc ? Pour qui voudrait un casque très détaillé, naturel, présentant extrêmement bien la moindre source sonore et faisant ressortir les avantages comme les défauts d’une piste. Pas un casque pour qui voudrait une patate à tout prix (une piste pêchue mais compresser par exemple) ou une sonorité vraiment claire ou sombre. De même, sa présentation de la scène sonore est très profonde, ce n’est pas le casque qui la présente comme la plus large. Le HD800, le Susvara ou le Utopia feront mieux par exemple. Tous ces points sont à pondérés pour qui n’aurait pas essayé les modèles évoqués un peu plus haut. Difficile de décrire cela face à un casque standard ou un casque hifi classique. L’approche du modèle, tout comme peuvent le faire les Utopia ou Susvara, n’a rien de comparable avec des références (pourtant que j’aime beaucoup) comme les Beyerdynamics DT770, AKG K701 ou Fidelio X2, des produits très recommandables et pas dans le même ordre de prix. On pourrait se dire que l’un et l’autre s’approchent sur certains points et qu’il faut une oreille entraînée… non. Non, définitivement pas tant la marche est immense et difficile à décrire. Les détails, la façon de les agencer, la maîtrise des basses et leur extension, il y a vraiment un univers d’écart. Même le HD800, qui pourtant est un de mes casques préférés (et pas donné, soyons honnête) parait souvent tout petit malgré ses énormes qualités. Le gap est à ce niveau, seuls quelques uns le suivent en qualité pure, et difficile d’en trouver ne serait-ce qu’un casque aussi équilibré dans le lot.
Est-ce que je le considère comme le meilleur casque du moment ? Oui, car en plus de proposer ce son (qualité et signature) très accessible pouvant servir de base tout comme les HD600 ou LCD2 ont pu l’être, de sonner bien sur à peu près tout en gardant une grande marge d’amélioration, il n’oublie aucun point de conception, que ce soit design pur et sens du détail :
- Le Focal Utopia est un de mes casques préférés, plus énergique, plus enjoué, mais parfois plus agressif.
- Hifiman Susvara : Un vrai coup de cœur que j’essaierai de développer à travers un vrai test. Un modèle qui regroupe à la fois les qualité du planaire et du drivers dynamique (sur l’espace sonore). Mais malheureusement un modèle très dur à driver correctement et 2 fois plus cher. D’un point de vue sonore il est en revanche au moins aussi bon
- Final Audio D8000 : clairement le meilleur de Final Audio, ses casques à drivers dynamiques restant pour moi une énigme. Un modèle très appréciable mais d’une signature sonore un peu plus typée que le Empyrean et surtout… conçu comme un produit DIY d’un point de vue design industriel. Le modèle n’est pas tellement plus lourd mais très mal équilibré et bien moins confortable que le Empyrean ou le Susvara.
Pour les « non-audiophiles »
Si vous êtes tombé par hasard ici, n’étant pas particulièrement au fait du casque haut de gamme… vous vous demandez sans doute dans quelle maison de fou peut-on payer 3000 boulasses pour un casques audio. Sans doute avez vous raison… et tord. Car on ne prend pas un casque de ce calibre comme on prendrais un objet high-tech mais comme on prendrais une guitare de très grande qualité, un synthé haut de gamme, ou n’importe quel objet n’étant pas grand public comme un objectif photo. La seul différence étant que le casque est un objet… passif, on ne créé pas avec du moins en apparence.
Et c’est cela qui fait qu’un objet, son prix est plus ou moins accepté par celui qui ne connaîtrait pas son sujet. Mais nous parlons là d’objets exceptionnels, et surtout fait pour durer, pas d’un vulgaire True Wireless qui rendra l’âme en deux ans. Des casques tiennent 20, 30, 40 ans alors que d’autres choses passent. Ce genre de casques est une expérience à part, indépendamment de la musique qui reste plus importante que le son. Une expérience que je refuserai d’appeler « chère » bien que je ne pourrais pas me la payer. Beaucoup d’argent c’est évident, mais pas chère. Un Earpods à 30 euros est cher, oui, un Meze Empyrean à 2990 ne l’est pas. Ce casque est comme les autres haut de gamme exceptionnel, bien au-delà de ce que font les casques nomades ou les casques hifi d’entrée ou de moyen de gamme. Ainsi, l’oreille entraînée ou non, essayez à tous prix de jeter une oreille sur cet Empyrean ou sur l’un des casques cités.
Conclusion
Il n’y a pas de casque parfait, il n’y en aura jamais, et le Meze Empyrean ne fera pas figure de casque définitif et absolu. Mais… il représente un véritable accomplissement dans le genre, pas le meilleur partout, mais le meilleur d’une manière générale. Naturel, détaillé, précis, confortable, brillamment conçu, une réussite totale qui devrait faire figure de référence pour le casque hifi.