Casque Ovni #2 : AKG K340

08Avant d’être racheté par le trop sérieux Harman Kardon en 1993, les Autrichiens de AKG eurent des phases de bouillonnements intenses, d’expérimentations oscillant du modèle presque inutilisable au chef d’œuvre en avance sur son époque (voir le K1000). Plusieurs modèles auraient leur place ici, mais nous garderons le AKG K340, qui n’a rien à voir avec son homonyme récent, paire d’intra plus qu’oubliable. Le K1000 de la même marque, sorti quelques années plus tard, aurait tout autant sa place ici, mais ce dernier se classe davantage dans les modèles légendaires que dans les étrangetés.

 

Triple technologie

Extérieurement assez classique, le  AKG K340 est, face à pratiquement tous les modèles de notre liste Ovni, confortable et de notre monde dans son esthétique. Ses presque 40 années se font sentir, mais pas de manière si importante. En revanche, sa partie sonore est totalement hybride, le genre d’étrangeté qui ne se fait pratiquement plus. Dans sa brochure de l’époque (que vous pouvez retrouver ici), la marque explique clairement sa démarche. Tout d’abord, combiner à la fois les avantages d’un casque fermé et d’un casque ouvert, à savoir la qualité des basses et le son aéré. De même, la marque regrette à la fois la lenteur du driver dynamique, et la faiblesse dans les basses de l’électrostatique.

Annoncé électrostatique-dynamique semi-fermé, ce AKG K340  combine en fait 3 technologies :

-Premièrement un driver dynamique (la petite bobine attachée à une membrane).

-Deuxièmement un système en étoile de 6 petites unités passives (aussi appelée radiateurs ou grilles) améliorant notamment la quantité et l’extension des basses, système déjà rarissime sur un casque et l’apanage de quelques AKG.

 

-Enfin et surtout :  l’adjonction d’un driver à électret, électrostatique donc, pour les fréquences au-delà de 4Khz, à savoir le registre aigu. Les deux drivers actifs se chargeant de leurs fréquences respectives via un filtre de fréquences en entrée.

 

Ce genre de coup de folie était très coûteux pour l’époque, 300$ début 80 soit une petite fortune (environ 900$ de maintenant). Le prix pour mettre une fessée sur de nombreux points à l’essentiel des modèles d’alors. 2 déclinaisons sortiront, officieusement baptisées Bass-light et Bass-heavy, reconnaissables par la couleur du driver dynamique (démontage obligatoire).

 

 

Le revers de l’âge

Le modèle est toujours loué pour la qualité de sa dynamique, mais surtout de ses aigus pour lesquels il est pratiquement intouchable. Revers de la médaille, des basses en retrait même sur le Bass-Heavy.  pour ne rien gâter une impression de passage entre drivers dynamique et électret mal gérée (techno hybride gérant assez mal la transition basses/aigus) l’excluant de nombreux styles musicaux. Enfin, une demande en puissance proche de la démesure. Un modèle 300 Ohms actuels comme le Sennheiser HD600 ou HD800 est considéré comme très énergivore, le AKG K340 tape les 2*400 Ohms. De même, la sensibilité de 88dB/mW est extrêmement faible. Bref, un pur casse tête qui ne donnera rien avec l’essentiel des ampli casque du marché.

 

Un petit classique du genre restant simple à trouver en occasion, généralement autour des 150-200 euros. Un pur casque d’audiophile en revanche, demandant une sacré puissance pour l’alimenter et une bonne dose d’indulgence. L’essentiel des utilisateurs s’y retrouvera bien mieux avec un K701 ou K702 de la même marque, le K340 pouvant passer pour un vieillard sénile.

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