Audio Du Village

Test Surface Headphones le casque de Microsoft

Introduction

Qu’elle est difficile la route de l’ANC haut de gamme. De la place ? Peut-être… mais avoir les reins solides, très solides. L’aura d’un Bose, l’ascension époustouflante d’un Sony, la promesse luxe d’un B&W, l’ombre design d’un Beats, le grand nom de Sennheiser. Pour Microsoft… c’est une vraie montagne. Certes la marque a un poids gigantesque, sa gamme Surface est devenue une réussite évidente, forçant d’itération en itération à améliorer sa copie. D’une première version étrange, sans doute novatrice mais trop perfectible, à des modèles 3, 4, 5 et enfin 6 proposant un plus, un modèle parfaitement capable de concurrencer les meilleurs. Il paraîtrait improbable que le Surface headphones réussisse à se hisser au niveau des Bose et des Sony dès son premier essai casqué, mais en chez Redmond tout est permis.

Voici donc le Surface Headphones, premier casque de Microsoft, un modèle sur le segment de la réduction de bruit active. Sur le papier, et surtout sur le tiroir-caisse, la prétention est là. Que du haut de gamme, un design travaillé, une intégration à l’univers Surface via l’appel à Cortana. Voyons voir si, au moins, nous pouvons le conseiller à un acheteur lambda.

Construction

Il y a quelque chose d’assez paradoxal dans ce Surface Headphones. Le modèle fait assez plastique, cachant un peu trop ses pièces métalliques dans la masse. L’impression est assez unique d’ailleurs, un poids supérieur au Sony par exemple, une excellent approche des matériaux, mais un peu plus porté sur le design minimaliste que véritablement sur la praticité. On retrouve alors une certaine impression de lourdeur (toutes proportions gardées), de déséquilibre comparé au Sony. Dommage d’ailleurs, car objectivement il est très difficile de voir un point de faiblesse.

L’arceau peut-être, un peu plus rigide. Pour le reste, les points de pivots sont irréprochables, sans aucun à-coups ni aucun grincement, un modèle qui a presque parfaitement réussi du premier coup. Presque, car on retrouve un système de réglage de l’arceau cranté par forcément agréable. Pas de gros défauts non plus, le système reste ni trop fort ni trop faible, mais fait légèrement plastique. Il aurait mieux fallu, à mon avis, de partir sur un réglage régulier et non en crans. Du pinaillage, mais tout de même.


Difficile de reprocher grand chose au Surface headphones, mais difficile pourtant de le mettre exactement au niveau du Bose QC35 ou du Sony WH-1000Xm3. Non pas que le casque audio Microsoft soit vraiment en-dessous, peut-être même fait il jeu égal sur la fabrication pure, mais il n’y a pas un équilibre aussi parfait (nous verrons que cela se ressent surtout sur le confort). On peu reprocher également qu’il ne soit pas pliable. Les coque se replient à 90° dans une unique direction, c’est tout.

Reste que pour un premier essai, l’impression est excellente, le Surface headphones rend une très bonne copie qui le place assez facilement dans le haut de gamme

Accessoires

Ah oui, le minimalisme. Bon ne boudons pas notre plaisir, Microsoft n’a pas non plus oublié grand chose. En fait, il n’y a vraiment que la sacro-sainte prise avion qu’on ne retrouve pas. Pour le reste :

Oui le modèle est en USB-C, ce qui devient une norme presque obligatoire pour ce type de casque.

Confort

Difficile de faire autre chose que tâtonner sur les terres de Bose et Sony tant la tâche est difficile. Pas de miracle, le Surface headphones n’est pas à ce niveau d’excellence.

Premièrement le casque Microsoft est sensiblement plus lourd, tapant ses 290gr quand les 2 autres sont à 235gr (Bose) et 255gr (Sony). La différence se fait particulièrement en tournant ou pivotant la tête. Tout le surplus de poids se fait près des oreillettes, ce qui donne cette impression de lourdeur. Rien de dramatique, et le modèle ne s’en sort pas si mal, mais très loin des deux meilleurs. L’arceau, par exemple, est dans assez classique arrondi quand les 2 autres sont depuis passés à un ovale épousant mieux la forme du crâne et répartissant plus uniformément le poids, mais également serrant un peu moins.

Pour compléter ce dernier point et tenter de mettre en avant un point que j’oublie malheureusement (on m’en a fait très justement la remarque) : est-il ok pour les porteurs de lunettes ? Plutôt oui, principalement de par les coussinets à mémoire de forme, donnant une pression contenue. Le modèle serre un peu plus que les Bose et Sony, ce qui change un peu la donne sur les longues durées (pour lesquelles la pression des branches finie par s’intensifier sur le crane). A choisir, ces deux derniers sont donc meilleurs que le casque de Microsoft.

De face, le modèle parait dépasser plus que les Sony ou Bose, principalement du fait de ses arrêtes au sommet. Mémo : dormir plus de 6 heures par nuit

Les coussinets sont agréables et adaptés à presque toutes les morphologies d’oreilles, mais les grandes tailles trouveront à redire (en hauteur), le produit taillant une sorte d’ovale interne dans le coussinet rond. Pour les oreilles un peu décollées, la grille incliné de l’écouteur est également un peu trop près. On peut ressentir une légère gêne à ce niveau. Cela ne concerne que peu de gens, mais tout de même.

Le coussinet en lui-même est de type mémoire de forme (ce qui devient là-aussi une norme) et reste très agréable même après plusieurs heures. Il faudra plutôt se tourner vers l’arceau pour le coupable des petits maux de cranes. Plusieurs heures d’écoutes, ainsi que le poids, cumulés à l’arceau revêtu caoutchouc, le tout ne fait pas aussi bien que les meilleurs, laissant une pression constante. Rien de vraiment désagréable même après plusieurs heures, mais rien qui ne fasse totalement oublier que le casque Microsoft est encore sur le crâne.

C’est sans doute de profil que le modèle marque la différence, le design très minimaliste est très réussi à mon sens

A quel niveau peut-on situer le Surface headphones ? En soit il est plutôt bon, mais les ANC ont fait tellement de progrès à ce niveau qu’il est assez loin de la tête. Le casque Microsoft reste facilement meilleur qu’un B&W PX franchement mal pensé à ce niveau, mais reste derrière les Bose, les Sony, les Sennheiser.

Ergonomie/connectivité

Le Surface headphones est un modèle 4.2, tout comme le Sony WH-1000XM3. Sacrilège ??? Non toujours pas. le Bluetooth 5 reste une coquetterie même si la marque aurait, au niveau marketing, eu tout intérêt à mettre une telle puce en avant.

Ceci étant dit, le produit fait parfaitement le café. La connexion est vraiment exemplaire, je n’ai pratique eu aucune coupure ni aucun saut de son.

Pour l’ergonomie en elle-même maintenant, nous arrivons dans l’un des points forts du casque. Celle-ci mélange Tactile et boutons, ou plutôt molettes !

Ainsi la coque gauche et la coque droite permettent de respectivement régler l’isolation active et le volume.

Le réglage de l’isolation active est un peu étrange de prime-abord, et un peu perfectible selon moi. Pour faire simple, il marque un équilibre entre l’isolation active et le retour sonore via les micro. Ainsi, en poussant la molette au maximum vers la droite l’isolation est au maximum, en la poussant au maximum vers la gauche (un simple quart de cercle) l’isolation est désactivé et le retour sonore, sous forme d’une amplification grâce aux micro, est au maximum. Entre ces deux positions, l’isolation est plus ou moins forte, puis le retour sonore devient plus ou moins fort (sans apparaître tout de suite). Il y a donc une sorte d’équilibre si l’on ne souhaite ni isolation ni retour sonore, mais celui-ci n’est pas évident à trouver. Un mode « simple bluetooth » aurait été intéressant à mon humble avis. Pour le coup, le retour sonore ne m’intéresse pas (j’enlève mon casque quand on me parle, et je ne mets par ce genre de produit en courant/à vélo). Reste que ce réglage est simplissime et bien pensé, infiniment plus simple que ce qui existe sur le Sony par exemple ou une telle finesse demande de passer par l’appli.

Idem pour la molette droite, à savoir le réglage du volume sonore. Difficile de faire plus intuitif et au point que cela. Le Surface Headphones est bien plus intéressant que tout ce qui existe ailleurs. On regrette presque que le reste de l’ergonomie ne soit pas au diapason.

Ainsi, la navigation en elle-même est très classique. Un appel à l’assistant demande de poser le doigt sur l’écouteur gauche ou droite pendant une ou 2 secondes (mais cela est également possible uniquement via un « hey Cortana » une fois l’appli configurée ou une utilisation sur Windows 10), appuyer une fois pour pause/lecture ou décrocher un appel, 2 tapes pour avancer d’une piste, tapoter 3 fois pour revenir, un petit glissement pour refuser un appel.

On retrouve sur le modèle 2 boutons physiques. Le premier permet l’allumage et l’appairage (pression de quelques secondes) ou le reset usine (appuyer pendant 30 secondes). Le second permet d’activer ou désactiver le micro en appel.

Enfin, le modèle met la piste en pause une fois retiré, et reprend la lecture une fois remis. Cette fonction est plutôt fiable (quelques rares couacs, mais ne semble pas désactivable ce qui est un peu dommage. ).

Dernier point que je place dans cette rubrique, le modèle est multipoint, c’est à dire qu’il peut se connecter en profil A2DP (profil d’écoute) sur plusieurs produit à la fois. Cela permet d’éviter de se connecter et déconnecter pour passer d’une source à l’autre, ou de se faire couper la connexion en démarrant un produit (mes Airpods, non multipoint, coupent toujours la connexion de mon smartphone si j’allume mon ordi Surface par exemple). Une fois au point (je reviens dessus dans les fonctions annexes), ce multipoint est extrêmement réactif, prenant instantannément le relais de l’une ou l’autre source quand l’une ou l’autre se met en pause ou en Mute. Le casque de Microsoft est ici bien plus réactif que le Bose.

Codec

Alors là, dans le genre je me fous de la gueule du monde, le casque de Microsoft se pose là. Alors oui on peut trouver les codecs type LDAC et AptX HD inutiles, mais ne proposer QUE le SBC (seul codec obligatoire) pour un casque de ce tarif ! Pas un petit AAC, un APtX ou un AptX LL pour la latence. Rien du tout. un modèle à 379 et les codecs d’un modèle à 50. Belle performance.

Fonction annexes

Il existe maintenant une application Cortana pour Smartphone. En revanche, ce qui est un peu dommage, celle-ci n’est pas disponible sur le playstore en France. Etrange quand on sait que le casque Microsoft est disponible depuis environ 2 mois. Encore plus étrange vu ses possibilités. Rien dans son absence n’est handicapant sur le papier… en pratique je conseille fortement de forcer la chance.

La solution est donc d’installer l’APK en le téléchargeant séparément. Cette application n’est pas indispensable en soi, mais permet de bons apports. Pour commencer, bien que cela n’est à priori pas de rapport, le multipoint (connexion en simultanée à 2 produits ou plus) n’a vraiment fonctionné qu’une fois l’application installée. Avant cela, je n’arrivais absolument à rien.

Ensuite, celle-ci permet de vérifier l’état du casque :

On trouve également un petit égaliseur 5 bandes, avec quelques préset mais aussi la possibilités d’enregistrer son propre égaliseur. Une solution dont je parle un peu plus tard.

Plutôt utile, mais on retrouve surtout les petit plus, la possibilité de lier Cortana au téléphone en tant qu’assistant par défaut, mais également associer le contrôle vocal à des applications.

Le modèle permet ainsi, via un simple « hey cortana » de contrôler pas mal de petites application type message, mail, spotify, etc. Nous avons là l’équivalent du « Dis Siri » des Airpods 2, à savoir une écoute de la voix en permanence et non uniquement en déclenchant via un bouton. En revanche cela pose 2 problèmes. Pour commencer l’application n’étant qu’en Anglais sur Android, il faudra passer ses ordres en Anglais. Deuxièmement, si le Surface headphones est connecté (multipoint) à un produit Windows 10, ce qui a en tous cas été le cas avec la Surface pro 4, les 2 produits peuvent se déclencher avec un « hey Cortana »

Reste que cette fonction est vraiment un point sur lequel Microsoft dépasse les autres, Bose et Sony en tête.Je m’en sers pas en permanence, mais le fait de pouvoir appeler l’assistant avec les mains-libres a vraiment un avantage

En revanche, l’impossibilité de désactiver cette écoute permanente fait que la consommation s’en ressent. (j’y reviens dans l’onglet autonomie). Il y aura également l’aspect sécuritaire, ou éthique. Car une écoute en permanence, si elle ne veut pas dire nécessairement que la marque enregistre vos moindres paroles, n’est pas forcément rassurante. Je suis déjà contre les assistants Google Home dans la baraque, je ne suis clairement pas plus fan du principe ici.

Dernier point, la voix synthétique des annonces (démarrage, autonomie restante, appairé avec tel appareil) est particulièrement difficile à comprendre dans certaines circonstances même si en Français. Autant l’indication de batterie passe, autant le nom de device connecté est parfois incompréhensible.

isolation passive

Plutôt bonne. Le modèle est parfois dans un entre deux étrange, sabrant très bien les aigus et les hauts-médiums. Le rendu (se retrouvant sur pas mal de casque fermé) est très accentué sur ces fréquences, mais beaucoup moins bien (tout en étant très correct) sur les médiums, ce qui donne une bonne atténuation générale, mais des voix sonnant très étouffées mais toujours audibles, ce qui peut perturber, là où un casque moins performant paraîtra presque plus cohérent. Je fais plus que pinailler néanmoins. Nous sommes dans une bonne performance, et largement dans la moyenne des bons casques type ANC. On ne va pas se le cacher, encore une fois le Sony est au-dessus, et sans trop de difficulté. Le Bose, en revanche, est un poil en retrait.

isolation active

Premier casque, et rendu étonnamment bon ! Je ne me faisais pas d’illusions sur la performance face aux ténors Bose ou Sony, voire la grosse surprise B&W PX, mais je ne pensais pas que le casque Microsoft fasse jeu égal voire mieux que les poursuivants directs. Le modèle est ainsi dans du très bon si on le pousse au maximum, convaincant d’un point de vue général. Ce Surface headphones est par exemple au dessus des derniers Beats, facilement au-dessus du Plantronics Backbeat pro 2, meilleur que le PXC550 ou le HD4.50 de Sennheiser.

Mais… il reste derrière le Bose et surtout derrière le Sony. Pas incroyablement loin, certaines atténuation ont l’air presque équivalente, certaines autres un peu plus lointaines. Je pense que l’atténuation active du Surface headphones est un poil plus accidentée, certaines fréquences, que j’ai retrouvé par exemple dans un trajet en train, ne paraissent pratiquement pas atténuées alors que le Sony est intraitable, tout le temps.

Bémol sur un point : le léger bruit blanc permanent. Un point qui existait et existe encore sur pas mal de casques à réduction de bruit, notamment de par la difficulté du procédé. Rien de très gênant, mais pour peu que l’on veuille juste utiliser le casque, sans musique, l’impression d’un bruit de pluie lointaine est un peu étrange.

Ah oui, autre bémol : Une trop grande sensibilité au vent. C’est un problème assez récurent sur les modèles à réduction de bruit, donnant un bruit dt « microphonique » en se prenant un tel déplacement d’air, une sorte de souffle amplifié dans le micro. Ce problème existe sur les Bose ou Sony, mais pas de manière aussi prononcée que sur le Surface headphones.

Le résultat est tout de même impressionnant pour un premier essai. A mon sens, donnez lui une ou deux itérations et il sera au même niveau que les deux…. encore que Sony paraisse avancer tellement vite.

Autonomie

Comme je l’ai dit, le microphone écoute en permanence, et manifestement la marque n’a pas fait comme Apple sur son Airpods 2 à savoir ce que je suppute être un passage de la voix sur la composante Low Energy de sa puce Bluetooth.

Là où, plein ANC + Bluetooth les casques Bose et Sony tiennent environ 21 et 30 heures sur des codecs équivalent (), le Surface Headphones est annoncé à 15 heures. En pratique, je suis arrivé à un… 14hr30 tout à fait étonnant. Etonnant car, arrivé vers les 12hr 30, le modèle m’indique une batterie restante de seulement 10%, relayée une demi heure plus tard par un 1% de batterie m’invitant à recharger. Puis tout continue, continue en passant sur une sorte de mode réserve. L’ANC continue de fonctionner, parfois le son se coupe de longues secondes, puis revient, le bitrate est très clairement abaissé au minimum, mais le casque tient… 2 heures supplémentaires.

coussinet décroché

Je n’ai néanmoins pas forcé sur le volume, je pense que sa fourchette se tient entre 12hr et 16 heures suivant les usages.

Le produit peut également fonctionner en filaire actif, point pour lequel je n’ai pas vérifier l’autonomie.

Enfin, le produit a mis uniquement 1 heures 30 pour se recharger intégralement, ce qui est un excellent résultat, deux fois moins que le Sony en l’occurrence.

Micro

La qualité du micro est… passable. Comme pour beaucoup de micro, la voix se tient très bien en environnement calme, mais elle patine bien plus dans un environnement bruyant, lorsque la réduction active turbine.

Son

Sans maîtrise la puissance n’est rien comme dirait une célèbre marque de pneus. Et difficile là aussi de penser que le casque Microsoft va effacer en un geste des dizaines d’années de savoir-faire venant des deux constructeurs Américain et Japonais. Silence radio sur les technologies et éventuels partenariat, mais on se doute que la marque a mis le paquet, a débaucher comme il se doit. De toute façon Microsoft n’est pas Apple dans le cœur du grand public, et s’il ne se donne pas les moyens d’y arriver le produit restera un flop.

Bon arrête de parler abruti, et dis nous ton ressenti sur ce son !!

Alors… je vais pas tourner autour de l’oreillette, je suis un peu déçu. Pas déçu par le côté technique, mais déçu par l’orientation prise. En l’état, sans avoir pu les comparer directement (mais un souvenir assez fort), j’ai l’impression de retrouver dans le Surface headphones la signature du Bowers&Wilkins PX. Ce qui veut dire ? Des basses bien mises en avant, l’essentiel des médiums relativement constant, puis une baisse régulière dans les hauts-médiums et les aigus, menant vers un creux trèèès marqué avant de remonter pour sauver la mise dans les 8-10Khz.

En l’état cela donne une signature loin d’être désagréable, mais vraiment très voilée par moment, très sombre, manquant sensiblement de clarté et donc de détails. Dommage d’ailleurs, car à l’instar du PX le driver parait largement tenir la route. La définition des basses n’est pas aussi bonne sur le Surface headphones, pas aussi qualitative ni ample, mais je pense tient largement tête au Sony, bien marquée mais pas tant exagérée. Le modèle sonne puissant et la réactivité, la patate est plutôt bonne.

Les médiums se tiennent également, bien définis, mettant les voix à un bon niveau et dans un bon placement. Chaleureuses, mais pas fausses. Par contre… ce voile, cette impression de laisser une lourdeur constante dans l’écoute. Non, pas une lourdeur, car le modèle n’est jamais noyé, juste cette impression d’avoir sabré toute forme de brillance, de clarté, d’aération.

Il y a du bon dans cette signature, notamment de ne jamais être embêtée par l’agressivité d’un morceau. Aucun genre musical, aucun niveau sonore ne semblera vraiment agressif ou sifflant. De plus, sans doute de par la petite pointe dans les 8-10Khz, le Surface headphones n’est pas totalement un naufrage côté détails, il est même plutôt honnête, particulièrement dans le registre grave où il se permet beaucoup de petites nuances. Ces graves enveloppent plutôt bien pour la taille des coussinets, et tapent relativement bien encore qu’on soit loin d’un rendu comme sur le M50xBT testé récemment par exemple.

Le son général est assez large, mais manque un peu de naturel. La spatialisation générale, la séparation entre tous les instruments, tout cela (que ce soit du fait du driver ou de la signature) est un peu étrange, manquant de naturel. Vraiment ne pas lui demander la lune pour chercher si la dynamique d’un morceau est bonne ou non. Le casque pardonne très bien les pistes mal mixées.

On peut passer par l’égaliseur de l’application, ce qui peut légèrement rattraper le coup. Mais, on sent que c’est avant tout le driver et non le réglage qui est la cause de cette signature. Rehausser de quelques crans les haut-médium et un peu les aigus sur cet égaliseur permet un petit gain pas désagréable, pas plus.

D’ailleurs, parlant DES sons, puisque ce type de casque a toujours au moins 2 ou 3 sonorités suivant l’utilisation : filaire, bluetooth, active ou non. Ici c’est assez simple sur le côté actif, le casque sonne de la même façon branché ou non. Il y a peut-être de minuscule différences, mais pas assez pour que ce soit vraiment remarquable. En revanche le modèle est un poil différent en filaire passif (c’est à dire éteint). Non pas qu’il soit vraiment meilleur, mais son pic dans les aigus (8-10khz) semble un peu plus marqué, et la pente générale un peu moins sèche, le modèle semble alors très légèrement plus aéré à ce niveau, mais également un peu… résonnant, comme s’il se maîtrisait alors un peu moins bien. Rien qui ne sera vraiment énorme à l’écoute.

Le produit a clairement été étudié pour les basses et les ingénieurs Microsoft l’ont fait dans cette optique. Le driver est par ailleurs assez parlant. On voit (on essaye) de voir sur mes photos que celui-ci se base sur une membrane hybride tissu/plastique (ou Bio-cellulose/polymère si l’on veut faire classe) utilisant une sorte de double dôme.

On peut voir ici l’utilisation des 2 matériaux. En regardant encore plus près, on remarque 2 zones sur le tissus. la première occupe le centre et se termine sur un petit cercle (derrière lequel se trouve la bobine de cuivre et la séparation de l’aimant), la seconde va de se petit cercle jusqu’à la partie plastique, formant une sorte d’anneau. Le rôle de se dernier est principalement de jouer le rôle de tampon, un passage brutal d’un dôme tissu au reste d’une membrane plastique ne se faisant pas à ma connaissance.

De visu le driver ne fait clairement pas bas de gamme, mais comme je le dis est victime de son orientation. Se type de driver est fait pour les basses, il peine dans les aigus, c’est sa nature profonde.

De près on distingue très nettement les fibres caractéristiques d’une membrane tissu.

Pour qui ce Surface Headphones ? Je serai tenté de dire « pour ceux qui apprécient cette signature ». Elle n’est pas agressive, plutôt puissante, on peut rapidement s’y acclimater, mais n’importe quel casque ou presque paraîtra très clair, exagérément clair ou tout simplement très aéré, même le Bose… peut-être même le Beats Studio 3. Ce dernier est réglé de manière plus naturelle et plus neutre, malgré un driver moins bon car plus mou dans les basses.

Conclusion

Un premier jet très intéressant que ce Surface headphones. Bien fini, performant sur la partie isolation, la qualité de la puce Bluetooth, design plutôt réussi et proposant des fonctions et une ergonomie se détachant de la masse. Ce dernier point est d’ailleurs sa principale force, fusionnant contrôle vocal et molettes dans une expérience complète.

Mais, pour pratiquement tous les autres points, sa sonorité très (trop ?) typée, son confort ou son autonomie, il est bien difficile de vous conseiller le casque de Microsoft quand il y a le Sony WH-1000Xm3 ou le Bose QC35ii en face.

Note Surface headphones :

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