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Sony DMP-Z1 : Le presque baladeur à 7500 boules

Le marché du baladeur audiophile possède sa propre dynamique, étrange et décorrélée des autres marchés High-tech. Dans cette branche la passion prévaut, le prix peut dépasser le raisonnable, parfois à coups d’ovnis. Autre particularité, les grandes marques historiques sont souvent boudés, l’audiophile ayant tendance à préférer la marque Chinoise sortie de nulle part qu’un constructeur à l’approche forcément clinique et sans âme. Je caricature, mais cette frange existe. A ce petit jeu, Sony a légèrement raté la marche. Ses modèles audiophiles étant à la croisée des chemins entre audiophiles classiques et baladeurs standards, se basant sur des Dac (convertisseur, typiquement la carte son) et des amplificateurs nomades, par conséquent moins puissant (inutilisables sur des casques hifi gourmands) et qualitatifs. Tout change avec le  Sony DMP-Z1, qui tout comme le casque MDR-Z1 entend remettre les pendules à l’heure.

 

Soyons clair, même dans ce marché débridé en terme d’étrangetés, Sony place la barre très haut avec un modèle transportable de tous les superlatifs. Transportable car, même si les dimensions n’ont pas été annoncés, nous sommes manifestement dans une brique d’au moins 40-50mm d’épaisseur pour environ 130mm sur 70mm à vue de pif, autant dire un bouzin qui ne rentre pas dans la poche.

 

 

Mais ! Ce Sony DMP-Z1 est avant tout annoncé pour un lecteur, pas nécessairement un baladeur bien qu’il en ait les caractéristiques. Le format fait bien plus penser à une petite carte son / ampli de bureau à laquelle on aurait greffé un écran, d’autant plus qu’il n’est rechargeable qu’avec son transfo dédié, là ou pratiquement tous les baladeurs peuvent l’être via leur prise USB. La présence de patins et de poignées type rack achève de montrer son positionnement hybride. Bref, ce n’est pas vraiment un baladeur.

Soyons clair rien ne justifie son prix annoncé d’environ 7 500 euros, pour une disponibilité sans doute limité à l’Asie dans un premier temps. Car, même dans sa folie, Sony n’est pas totalement allé au bout de son idée. Châssis en aluminium monobloc, bouton de volume plaqué or,

 

 

Le Sony DMP-Z1 s’appuie sur 2 Dac AK4497EQ monté en Dual mono (chaque Dac décodant respectivement le signal droite et gauche) et une partie amplificatrice à base d’ampli OP Texas Instrument TPA6120 monté aussi en Dual Mono. Sa structure permet ainsi de sortir un signal en symétrique via sa sortie Jack 4,4mm -une sortie assez rare, dédié aux câble Jack symétrique TRRRS sur lequel nous reviendrons un jour- ou en asymétrique via sa sortie Jack 3,5mm (sortie jack standard). Sony a eu l’idée, assez intéressante, de séparer tout ses étages avec une batterie dédiée, et non l’habituelle batterie centrale, distribuant le courant via divers transformateurs. Cette méthode permet en pratique d’avoir un courant bien plus stable pour chacun des étages, ce qui est plutôt une bonne idée. De même, le circuit de l’amplificateur est isolé des autres, permettant de réduire les perturbations.

 

En revanche, cette approche prend bien plus de place et réduit largement les possibilités énergétiques du produits, limité à une autonomie de 9-10 heures, autant dire 7-8 heures en pratique ce qui est très peu même pour un lecteur audiophile. Le second reproche des audiophiles purs et durs est assez simple : Vue la brique, et puisque nous n’en sommes pas à un encombrement près, la marque aurait sans doute dû opter pour des circuits discrets. Contrairement à ce que le nom laisse entendre, un circuit discret, à base de composants discrets, s’affranchi des Ampli op ou Dac tout intégré dans une unique puce en créant ces Dac et ampli uniquement à base de composants classiques ( dits discrets  : le bon gros condensateur ou  la bonne résistance bien visible par exemple).

Cette technique permet, surtout dans le cas d’un ampli (et avec des composants de qualités) un bien meilleur rendu que via de simples Ampli op ou Dac intégré. L’utilisation est bien plus rare dans le cas d’un DAC, mais pas unique, même dans le cas d’un modèle nomade. Le Mojo de Chord en est un des exemples. Cette technique est plus onéreuse, mais pas aux vues des prétentions pécuniaires du Sony DMP-Z1 et n’aurait sans doute pas permis la lecture de formats DSD comme ici, ni l’oversampling en 384Khz/32Bits comme le permet l’AKM. Une approche qui aurait été plus qualitative mais qui, sans doute lui aurait fermé la porte des labels type Hi-Res Audio (la bonne blague) et la déferlante de chiffres inutiles.

 

 

Bon point, la puissance de sortie annoncée à 1500mW pour 16 Ohms, ce qui devrait donner environ 750 mW à 32 Ohms et 75 mW à 300 Ohms. Pas de problème pour alimenter à peut près tout ce qui existe en matière de casque, y compris les modèle planar comme les Audeze.

Enfin, pour les coquetteries, gros et petits détails :

–  Le modèle s’appuie sur un OS propriétaire, possède un écran TFT de 3.5″ en 800/480, ce qui est ridicule mais classique dans cet univers.

– Il intègre le bluetooth avec codec Aptx, APtx HD et LDAC.

– Il s’appuie sur 256 Go de mémoire interne avec 2 slot micro sd.

-Peut fonctionner en tant que carte son externe (uniquement via USB).

Difficile de ne pas être curieux, mais le Sony DMP-Z1 risque d’être un produit de niche au sein d’une niche. Un produit le cul entre le baladeur et le modèle léger de salon. Dans un cas comme dans l’autre les concurrents sont très nombreux, et difficile de justifier ses avantages, certes bien présents, avec un tel prix.

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